Environnement - La liste des communes favorables au stockage de déchets nucléaires va être rendue publique

La fédération Sortir du nucléaire s'apprête à mettre en ligne la liste de la vingtaine de communes, situées pour l'essentiel dans l'est de la France, qui se sont déclarées favorables à l'accueil d'un site de déchets radioactifs de "faible activité à vie longue" (FAVL). Sur les 3.115 communes contactées depuis début juin par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), très peu de maires volontaires ont répondu à l'appel. Ils avaient jusqu'au 31 octobre pour se manifester.
Selon l'Andra, huit régions et vingt départements sont concernés, du fait qu'ils disposent d'un terrain géologique a priori compatible pour stocker en profondeur les deux types de déchets concernés. Soit, d'une part, des déchets radifères provenant du traitement de certains minéraux par l'industrie métallurgique ou automobile et, d'autre part, des déchets de graphite provenant principalement de l'exploitation des neuf réacteurs nucléaires de première génération, exploités jusqu'en 1990 par le Commissariat à l'énergie atomique et EDF. A ce jour, ces déchets relevant d'une classe intermédiaire, entre les déchets de haute activité à vie longue (HA-VL) et les déchets de très faible activité, sont encore stockés sur leurs sites de production, par exemple à La Hague ou Cadarache.
La liste des 3.115 communes n'a jamais été rendu publique. Ce manque de transparence a déjà été vivement dénoncé par les associations antinucléaires. Pour établir cette liste des communes volontaires, le milieu associatif s'est donc appuyé sur ses nombreux réseaux locaux, en vue de faire remonter et de centraliser l'information. "Résultat, là où les maires ont manifesté de l'intérêt pour un tel site de stockage, c'est là où aucune réelle concertation n'a été mise en place avec la population", regrette Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Selon lui, lors des réunions du conseil municipal, certaines communes auraient par ailleurs statué "à la va-vite" sur l'intérêt du projet de l'Andra. Dans d'autres cas de figure, par exemple à Houdelmont (Meurthe-et-Moselle), la commune s'est d'abord portée candidate avant de se rétracter. Dans l'est de la France, ce sont principalement les départements de l'Aube, de la Haute-Marne, des Vosges et de la Meuse qui se montrent réceptifs au projet de l'Andra. Les associations y font donc pression afin que les habitants y soient mieux consultés et pour qu'un véritable débat public s'y développe sur cette question.

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

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