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Environnement - Sommet transfrontalier autour de la centrale nucléaire de Cattenom

Les dirigeants de la "Grande Région", associant le Luxembourg et quatre régions européennes - Lorraine (France), Wallonie  (Belgique), Sarre et Rhénanie-Palatinat (Allemagne) - sont parvenus le 20 avril à Metz à un accord a minima sur la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle). Au cours d'un "sommet extraordinaire" convoqué à la suite de la catastrophe de Fukushima, ils ont adopté une motion dans laquelle ils demandent à la Commission européenne d'envisager les conséquences d'une chute d'avion et d'une attaque terroriste sur Cattenom ou l'un des 142 autres réacteurs nucléaires exploités dans 14 des 27 pays de l'Union européenne (UE). Ils ont également décidé de renforcer leur coopération "dans l'établissement de plans de gestion opérationnelle des situations accidentelles", selon un communiqué.
Espace de coopération régionale transfrontalière, la Grande Région regroupe sur un territoire de quelque 65.000 km2 une population de 11,2 millions d'habitants. Occupant la présidence tournante de l'institution, le président du conseil régional de Lorraine, Jean-Pierre Masseret, s'est félicité de l'accomplissement de ces "petits pas" tout en reconnaissant que Luxembourgeois et Allemands avaient émis "des points de vue différents [de celui de la France, NDLR] sur la production d'électricité d'origine nucléaire". Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a notamment demandé "une révision des normes européennes de sûreté (...) pour des installations produisant de l'électricité d'origine nucléaire, une énergie qui n'est pas porteuse d'avenir et qui est produite avec une technologie de transition". Le ministre-président du Land (région) de Sarre, Peter Müller, a, lui, regretté que les autorités sarroises ne puissent pas être associées aux tests de résistance devant être effectués à Cattenom par l'Autorité de sûreté nucléaire française. La ministre de l'Environnement de la Rhénanie-Palatinat, Margit Conrad, a enfin estimé qu'"une restriction de la poursuite de l'exploitation de Cattenom était à l'agenda" de son gouvernement.
Avec ses quatre réacteurs de 1.300 mégawatts chacun mis en service entre 1986 et 1992, Cattenom est la septième centrale au monde en puissance installée et la deuxième en France pour sa production d'électricité (35 terawatts/heure produits en 2010). Une cinquantaine d'organisations exigeront sa fermeture lors d'une manifestation trinationale devant se dérouler aux abords la centrale le 25 avril.