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Environnement - Nucléaire : nouvelles prises de position de collectivités

Le conseil régional du Centre a approuvé le 14 avril  à Orléans un voeu en faveur d'une "sortie progressive mais très volontariste du nucléaire" dans la région et le reste du pays. "Ce voeu a été adopté grâce aux 12 votes positifs des élus du groupe Europe-Écologie Les Verts, les 7 élus FN s'exprimant contre, alors que les groupes PS-PRG, PCF et UMPNC n'ont pas pris part au vote", ont indiqué les élus du groupe EELV dans un communiqué. Le conseil régional du Centre réclame "un vaste plan de développement des économies d'énergie et de développement des énergies réellement renouvelables, et une sortie progressive mais très volontariste du nucléaire dans notre région comme dans l'ensemble du pays", selon le texte du voeu.
Le conseil régional demande aussi "la mise en place d'une conférence régionale de sûreté nucléaire" pour examiner à la lumière de la catastrophe de Fukushima et "du rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire présenté le 12 avril dernier, les mesures de précaution mises en oeuvre autour des centrales de notre région". L'Autorité de sûreté nucléaire avait dénoncé le 12 avril à Orléans une rigueur d'exploitation "insuffisante" à la centrale de Chinon (Indre-et-Loire) et demandé à EDF de prendre "des mesures fortes" pour corriger les dysfonctionnements. Les résultats des trois autres centrales nucléaires de la région - Belleville-sur-Loire (Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) - avaient été jugés "dans l'ensemble satisfaisants".
"Le gouvernement n'a aujourd'hui clairement pas de propositions qui permettent d'écarter les trois principaux problèmes que pose le nucléaire, à savoir un risque d'accident majeur, la prolifération et les déchets à vie longue", explique le texte approuvé par le conseil régional. "Les centrales installées le long de la Loire peuvent être victimes de problèmes de refroidissement liés au risque de crues centennales, ou au contraire à la pénurie d'eau en période de sécheresse", avertit-il, ajoutant qu'elles "peuvent aussi être impactées par des tremblements de terre ou des actions terroristes".

Négociations transfrontalières

En Alsace, le débat porte essentiellement sur Fessenheim, doyenne des centrales françaises, mais commence aussi à prendre une dimension transfrontalière. Le 10 avril, le conseil municipal de Strasbourg avait demandé à la quasi-unanimité la fermeture de Fessenheim, qui dispose de deux réacteurs à eau pressurisée d'une puissance de près de 900 mégawatts chacun. Ce 15 avril, le conseil général du Haut-Rhin a voté à l'unanimité moins une abstention une motion demandant d'attendre le résultat de l'audit national sur les installations nucléaires demandé par le gouvernement pour autoriser la poursuite de l'exploitation de la centrale. "Compte tenu des risques potentiels et spécifiques à la région du Rhin supérieur (sismiques, hydrauliques)", le conseil général "exige que soient engagées, sans délai, des négociations avec l'Allemagne et la Suisse afin de définir un calendrier d'audit des treize réacteurs existant actuellement dans le Rhin supérieur", ajoute la motion. Le département souhaite également la création d'une commission locale d'information et de surveillance (Clis) "trinationale où seront analysés l'état et le fonctionnement des treize réacteurs" qui aurait "compétence pour mener des expertises indépendantes".

Anne Lenormand avec AFP

Sûreté nucléaire : l'Opecst annonce un rapport d'étape fin juin

La mission de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) sur la sécurité nucléaire, la place de la filière et son avenir présentera un premier rapport d'étape sur la sûreté des installations nucléaires le 30 juin, selon un communiqué diffusé à l'issue de sa première réunion le 14 avril. La mission, qui est composée de 8 sénateurs et de 8 députés dont les deux co-rapporteurs Bruno Sido, sénateur UMP de Haute-Marne, et Christian Bataille, député PS du Nord, organisera six auditions publiques. Ces auditions porteront sur la gestion de crise après un accident nucléaire (5 et 12 mai), les risques naturels majeurs en France (19 mai), la protection du coeur et des circuits critiques d'un réacteur (24 mai), l'organisation de la sûreté nucléaire (31 mai) et la transparence en matière de sûreté nucléaire (16 juin). 5 visites de sites d'installations nucléaires et une visite de site d'industries liées à la filière sont également prévues. Le rapport définitif de la mission, plus spécifiquement consacré à l'avenir de la filière, est attendu à la fin de l'année.