Patrimoine - Soixante-neuf sites miniers du Nord-Pas-de-Calais inscrits aux monuments historiques
La date ne doit sans doute rien au hasard. Alors que le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco tient sa réunion annuelle à Séville, du 22 au 30 juin, la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du Nord-Pas-de-Calais a annoncé, le 18 juin, l'inscription de 69 sites miniers à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ces sites serviront en effet de support à la candidature du bassin minier au Patrimoine mondial de l'Unesco, en cours de préparation. Si elle est retenue par le ministère de la Culture à l'issue de la procédure de sélection nationale, celle-ci pourrait être déposée en 2010 - après la candidature de la cité épiscopale d'Albi, déposée cette année - pour une décision du Comité du patrimoine mondial à l'été 2011. Pour entrer dans les critères de l'Unesco, les 69 sites inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ont fait l'objet d'une sélection rigoureuse, parmi un patrimoine de 600 cités minières, 200 terrils et 50 fosses. Les sites retenus regroupent différents lieux emblématiques du bassin minier : fosses, chevalements, machines d'extraction, corons, églises, écoles, dispensaires, monuments commémoratifs... Cette inscription donne un sérieux coup de pouce - et une quasi-reconnaissance officielle - au travail de l'association BMU (Bassin minier Unesco), lancée en janvier 2003 avec le soutien très actif de la région Nord-Pas-de-Calais et qui porte la candidature du bassin minier.
La présentation de la candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au Patrimoine mondial n'est toutefois pas encore acquise. Elle pourrait en effet trouver sur sa route d'autres dossiers déjà déposés une première fois - comme celui des Causses et des Cévennes - ou en cours de gestation, comme celui des terroirs de Bourgogne. Sans oublier le dossier récurrent - mais assez peu crédible pour l'instant - du classement de la cuisine française au Patrimoine mondial. Quel que soit le résultat final, l'inscription de ces 69 sites à l'inventaire supplémentaire reste néanmoins justifiée. Pour la directrice régionale des affaires culturelles, il s'agit en effet "d'un patrimoine fragile dans une zone en pleine reconversion, longtemps associée à une histoire douloureuse. Il était devenu urgent et possible de se préoccuper de sa pérennité". L'inscription marquera ainsi l'entrée officielle dans le patrimoine d'un lieu de mémoire où toute activité industrielle a cessé depuis la fermeture de la dernière fosse en décembre 1990.
Jean-Noël Escudié / PCA