Culture - La cité épiscopale d'Albi candidate à l'inscription au Patrimoine mondial
Le ministère de la Culture a annoncé que la France proposera la candidature de la cité épiscopale d'Albi en vue d'une inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco. Christine Albanel suit ainsi l'avis du Comité national des biens français du patrimoine mondial, qui avait reconnu "la très grande qualité" de ce dossier. Présentée comme un site unique au monde, la cité épiscopale d'Albi constitue en effet un ensemble urbain en briques (la "brique foraine" propre à la région toulousaine) d'une qualité exceptionnelle. En pratique, il s'agit d'un ensemble de 13 hectares, édifié progressivement autour de la cathédrale Sainte-Cécile, construite au XIIIe siècle et qui présente l'originalité d'être la seule cathédrale dont les murs et la voûte sont entièrement peints sur une surface de près de deux hectares. Cet ensemble architectural comprend quatre édifices classés au titre des monuments historiques et dix inscrits, ainsi qu'un site classé et huit inscrits. Parmi les monuments inclus dans le périmètre de la cité épiscopale figurent notamment le pont Vieux, le palais de la Berbie (devenu le musée Toulouse-Lautrec) et l'église Saint-Salvy et son cloître. Déposé officiellement par la France le 27 janvier, le dossier d'Albi devrait être examiné par le Comité du patrimoine mondial lors de sa session de 2010, à l'issue d'une longue procédure d'instruction de la demande.
Si le dossier de la cité épiscopale présente de sérieux atouts pour intégrer le Patrimoine mondial de l'Unesco, la ville d'Albi semble cependant faire preuve d'un certain optimisme. Ainsi, elle n'hésite pas à intituler la présentation de la candidature sur son site internet "La cité épiscopale d'Albi inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité (Unesco) en 2010" et explique un peu plus loin que "le 27 janvier 2009, l'Etat français a proposé la cité épiscopale d'Albi pour être inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité. A l'été 2010, le Centre du patrimoine mondial officialisera ce classement". L'expérience montre pourtant qu'il convient de se montrer prudent, surtout depuis que l'Unesco a revu ses critères pour favoriser les monuments et les sites des pays en développement au détriment de l'Europe, déjà bien servie. Cette année, le comité doit notamment examiner les candidatures françaises de l'oeuvre architecturale et urbaine de Le Corbusier et du paysage culturel des Causses et des Cévennes. Ce dernier dossier a été présenté pour la première fois en 2002. Il a été à nouveau écarté en 2006 et peut, enfin, espérer l'emporter cette année, sept ans après sa première présentation...
Si la cité épiscopale est retenue en 2010, elle sera le premier ensemble à caractère majoritairement religieux inscrit, pour la France, depuis les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1998 et le palais des Papes d'Avignon en 1995. La France compte aujourd'hui 33 monuments, ensembles monumentaux et sites inscrits au Patrimoine mondial. Les dernières inscriptions, intervenues en 2008, concernent les fortifications de Vauban et les "lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés".
Jean-Noël Escudié / PCA