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Culture - Les citadelles de Vauban entrent au Patrimoine mondial

Réuni à Québec du 2 au 10 juillet pour sa 32e session, le comité du Patrimoine mondial de l'Unesco a décidé, le 7 juillet, de retenir la candidature des forteresses de Vauban, présentée par la France. Cette candidature originale regroupait plusieurs sites majeurs et emblématiques de l'art du grand ingénieur, répartis sur tout le territoire. Le dossier a cependant connu quelques vicissitudes. Lancée à l'initiative de la ville de Besançon - à l'origine de la création de l'association Réseau des sites majeurs de Vauban -, la candidature a d'abord rassemblé huit sites, avant de terminer à quatorze. Deux sites ont toutefois été écartés par le comité du Patrimoine mondial : le château de Bazoches dans la Nièvre (acquis et aménagé par le maréchal, mais qui n'entrait pas dans la définition d'une candidature portant sur "les forteresses de Vauban") et le fort du Palais à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), trop transformé depuis sa création.
Ce sont donc finalement douze sites répartis sur treize communes qui pourront se prévaloir d'appartenir au patrimoine mondial : la citadelle pentagonale d'Arras (Pas-de-Calais), la citadelle, l'enceinte urbaine et le fort Griffon de Besançon (Doubs), les forts de Blaye/Cussac-Fort-Médoc (Gironde), l'enceinte urbaine, les forts et le pont d'Asfeld à Briançon (Hautes-Alpes), la Tour dorée de Camaret-sur-mer (Finistère), la ville neuve de Longwy (Meurthe-et-Moselle), le fort de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), la citadelle de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales), la place forte de Neuf-Brisach (Haut-Rhin), la citadelle de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), les tours côtières de Tatihou/Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), ainsi que l'enceinte et les forts de Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales). Les citadelles de Vauban s'ajouteront ainsi aux 851 sites dans 141 pays déjà inscrits au patrimoine mondial, dont 660 sites culturels, 166 sites naturels et 25 sites mixtes. Pour la France, les forteresses succèdent à la ville de Bordeaux (2007), aux quartiers du Havre rénovés par Auguste Perret (2005) et à trente autres sites inscrits depuis 1979.
Au cours de sa 32e session, le comité du Patrimoine mondial doit examiner au total une quarantaine de candidatures. En même temps que les citadelles de Vauban, huit autres dossiers ont été retenus le 7 juillet, dont les villes Renaissance de Mantoue et Sabbionetta (Italie), les cités ouvrières de Berlin, les églises en bois des Carpathes (Slovaquie), mais aussi les cités historiques du détroit de Malacca (Malaisie) et des sites de pays entrant pour la première fois sur la liste du patrimoine mondial : le centre historique de San Marin et le mont Titan (San Marin) et les sites d'agriculture protohistorique de Papouasie-Nouvelle Guinée.
Présent à Québec, le maire de Besançon et président de l'association Réseau des sites majeurs de Vauban a indiqué que cette décision était "le résultat de près de quatre années de travail avec l'ensemble des maires du réseau, les experts, nos partenaires, les ambassadeurs et l'Etat français". Au-delà de son aspect honorifique et des devoirs qu'elle impose - au cours de la session, la ville de Dresde a échappé de peu à la radiation pour avoir construit un pont de 600 mètres au sein du quartier classé -, l'inscription au Patrimoine mondial entraîne une augmentation significative de la fréquentation touristique.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Les lagons de Nouvelle-Calédonie inscrits à leur tour

Après les forteresses de Vauban le 7 juillet, le comité du Patrimoine mondial a décidé, le 8 juillet, de retenir également "les lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés". Ce projet était porté depuis 1999 par l'Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens), qui associe notamment les ministères chargés de l'Environnement et de l'Outre-Mer. L'Ifrecor a une vocation plus vaste que le seul dossier de la Nouvelle-Calédonie, puisqu'il dispose de comités locaux dans plusieurs départements et territoires d'outre-mer : Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française et Wallis-et-Futuna.
L'inscription des lagons de Nouvelle-Calédonie au Patrimoine mondial concerne six récifs coralliens et écosystèmes associés. Le territoire possède en effet l'un des trois systèmes récifaux les plus étendus du monde. Celui-ci présente une diversité exceptionnelle d'espèces de coraux et de poissons et un continuum d'habitats allant des mangroves aux herbiers marins avec la concentration de structures récifales la plus diversifiée de la planète. Il abrite des écosystèmes intacts avec des populations nombreuses et diversifiées de grands prédateurs et de grands poissons, ainsi que des mammifères marins en danger (comme les dugongs, dont la Nouvelle-Calédonie abrite la troisième plus large population au monde).

 

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