Sobriété énergétique : le sport dans la course
Le secteur du sport, amateur comme professionnel, a bien réduit ses consommations d'électricité et de gaz sur les douze derniers mois. Les collectivités, en agissant sur les températures des gymnases et piscines, ont particulièrement pesé dans ce bilan positif.
Le sport est un bon élève en matière d'économies d'énergie. Un an après le lancement de son plan de sobriété énergétique (voir notre article du 13 octobre 2022), un bilan rendu public le 17 octobre montre que 80% des 40 engagements du plan ont été mis en œuvre et, surtout, que les acteurs du sport ont contribué à la réduction nationale de la consommation énergétique, tous secteurs confondus, de 12% sur un an, selon un communiqué commun d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports.
Ce bilan, établi sur la base de données remontées par près de 1.750 acteurs du sport, montre encore que six des mesures du plan (15%) nécessitent un suivi renforcé ou un ajustement et que deux mesures, prévues uniquement en cas de délestage, n'ont pas eu à être activées.
Des piscines plus fraîches mais ouvertes
Ce bilan distingue par ailleurs la part des efforts consentis par les acteurs du sport pour tous, d'un côté, et par le sport professionnel, de l'autre. Chez les premiers, on note que 88% des acteurs ont diminué de 2°C la température des gymnases, détenus à plus de 85% par les collectivités territoriales, alors que le chauffage représente 43% de la consommation énergétique du sport. Parallèlement, 86% de ces acteurs ont respecté, ces derniers mois, la limite de recours à la climatisation au seuil de 26°C. Autre chiffre intéressant : 79% des collectivités et des salles de sport privées ont procédé à la maintenance et à la révision de leurs installations de chauffage.
"Menacées l'hiver dernier par des fermetures en raison de leur caractère particulièrement énergivore", comme le souligne le communiqué des ministres, 70% des piscines ont réduit la température de l'eau des bassins d'au moins 1°C. Plus précisément, la température a été réduite en moyenne de 1,1°C. Considérant que les piscines peuvent représenter 10% de la consommation énergétique totale d'une commune, cette baisse de température "a permis de maintenir la quasi-totalité des piscines ouvertes tout en préservant la qualité de service et le maintien d'un service public prioritaire, notamment pour l'accueil des enfants dans le cadre scolaire et extrascolaire".
Aides de l'État
Côté sport professionnel, le football et le rugby ont réduit de près de 50% l'éclairage des avant et des après-matchs pour les rencontres en journée et de 30% en nocturne. Certains matchs de Top 14 de rugby ont même évité l'éclairage diurne en totalité, et ce alors que l'éclairage représente 18% de la consommation d'énergie du secteur. En football, 80% des vingt clubs professionnels utilisant un chauffage au sol pour leurs pelouses ont réduit leur consommation, et la consommation liée à la luminothérapie des pelouses a été réduite de 42%. Par ailleurs, alors que le transport des spectateurs représente plus de 80% de l'empreinte carbone d'un évènement sportif, 78% des clubs de football professionnel proposent une solution de covoiturage à leurs supporteurs.
Plus globalement, Agnès Pannier-Runacher et Amélie Oudéa-Castéra se félicitent que 61% des fédérations sportives et des ligues professionnelles aient nommé un référent "énergie", dont 58% ont été spécifiquement formés aux enjeux énergétiques. Les autres fédérations sont invitées à respecter cet engagement avant la fin de l'année, pointe le communiqué interministériel.
Enfin, les deux ministres rappellent que sur les 476 millions d'euros déjà attribués par l'État pour cofinancer plus de 2.500 projets dans le cadre du fonds vert, 68,6 millions ont été attribués à 281 projets de rénovation énergétique d'équipements sportifs, soit 14% du montant global.