Habitat - S'appuyant sur une étude de l'Apur, Paris veut accélérer la transformation de bureaux en logements
L'Apur (Atelier parisien d'urbanisme) publie une étude sur "Le parc de bureaux parisien et son potentiel de transformation". C'est loin d'être la première fois que cet organisme se penche la question de la conversion d'immeubles de bureaux en logements. Mais, dans une précédente étude sur le sujet, il appelait à la prudence sur les perspectives offertes par une telle solution (voir notre article ci-contre du 9 septembre 2013).
Dans sa nouvelle livraison, l'Apur semble davantage convaincu par l'intérêt de la formule. Entre-temps, il a achevé le recensement des immeubles de bureaux de plus de 1.000 m2, engagé en 2014.
Une surface de bureaux revue à la hausse
Ce travail a permis de revoir à la hausse l'estimation de la surface parisienne de bureaux. Le chiffre est désormais de 18 millions de m2, contre 16,4 millions pour l'étude de l'Observatoire régional de l'immobilier d'entreprise (Orie), qui faisait jusqu'alors référence. L'étude cartographie également les bureaux parisiens de plus de 1.000 m2 en fonction de leurs époques de construction (40% datent d'avant 1940) et de leur mode de propriété (70% en monopropriété). Elle permet aussi, dans certaines limites, de localiser les bureaux obsolètes, qui représentent un gisement pour des opérations de transformation à venir
Au final, l'Apur identifie trois catégories susceptibles de se prêter à une transformation en logements. Tout d'abord, les bureaux vacants non restructurés (147 immeubles totalisant 370.000 m2). Ensuite, les immeubles de bureaux partiellement occupés (138 immeubles totalisant 470.000 m2). Enfin, les immeubles qui "cumulent des caractéristiques annonciatrices d'une mutation lourde, avec une absence de travaux depuis plus de quinze ans, une monopropriété et une occupation par un seul occupant" (390 immeubles totalisant 1,5 million de m2).
250.000 m2 de bureaux vides transformés à l'horizon 2020
La ville de Paris s'est aussitôt saisie de l'occasion pour annoncer, le 21 avril, son intention de transformer en logements près du tiers des bureaux effectivement vides de la capitale, soit 250.000 m2 d'ici à 2020 sur un total de 800.000 m2. Pour l'adjoint au maire chargé du logement, "la transformation de bureaux en habitations est une priorité absolue, car si nous voulons construire des logements nouveaux, il faut partir du bâti existant, c'est une évidence".
Ian Brossat voit aussi dans ces opérations "un levier majeur pour introduire de la mixité sociale dans les arrondissements au coeur de Paris". Environ 40% des bureaux vides sont en effet situés dans les 8e et 9e arrondissements, le plus souvent dans des immeubles haussmanniens, qui serait ainsi rendus à leur vocation originelle.
Cet objectif de 250.000 m2 en cinq ans témoigne d'une volonté d'accélérer le rythme, puisque, entre 2001 et 2012 - soit sur une période de onze ans -, 378.600 m2 de bureaux ont été transformés en logements dans Paris intra-muros, permettant la réalisation d'environ 5.400 logements.