Insertion - RSA : cinq ans déjà et 2,4 millions de foyers bénéficiaires
La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) publie, dans le numéro de septembre de sa lettre "RSA Conjoncture", les chiffres du RSA au 30 juin 2014. Cette nouvelle livraison du bulletin n'apporte pas d'informations inédites, mais elle correspond au cinquième anniversaire de l'entrée en service de cette prestation. C'est en effet le 1er juillet 2009 que le RSA a été généralisé, à l'issue d'une phase d'expérimentation.
Un nombre de bénéficiaires en hausse de 6% en un an
Aujourd'hui, cette prestation compte 2,364 millions de foyers bénéficiaires : 2,127 millions en métropole et 236.000 dans les DOM. Le RSA socle - successeur du RMI et de l'API - continue de dominer nettement, avec 1,831 million d'allocataires : 1,578 million de bénéficiaires du RSA socle seul, et 253.000 allocataires du RSA socle et du RSA activité (ce qui correspond plus ou moins à l'ancien mécanisme de l'intéressement). De son côté, le RSA activité seul compte 533.000 bénéficiaires.
Malgré l'intensité de la crise économique, la progression du nombre d'allocataires reste relativement raisonnable. Elle est en effet de 6% entre juin 2013 et juin 2014, soit le même rythme que celui observé entre juin 2012 et juin 2013. En outre, cette progression est à peu près équivalente à celle du chômage : +5,2% sur un an en métropole et en catégorie A et +6% en catégories A, B et C. Une partie de la progression du nombre de bénéficiaires du RSA tient d'ailleurs à la revalorisation exceptionnelle du montant forfaitaire du RSA intervenue au 1er septembre 2013. Son impact sur la progression du nombre d'allocataires entre fin juin 2013 et fin juin 2014 est d'environ 0,7 point.
L'échec - relatif - du RSA activité
Il faut toutefois garder à l'esprit l'existence d'un décalage entre la courbe du chômage et celle du RSA socle. En cas de forte dégradation du marché de l'emploi, la prise en charge est d'abord assurée par l'assurance chômage, puis par le système public de solidarité (allocation de solidarité spécifique), avant un éventuel basculement sur le RSA. L'étude de la Cnaf confirme d'ailleurs que "ce dynamisme du chômage devrait se répercuter dans les mois à venir sur la progression des effectifs de RSA socle".
Enfin - et même si la note de la Cnaf n'évoque pas le sujet -, les chiffres du RSA activité témoignent du - relatif - échec de cette prestation innovante, qui devait améliorer la situation des travailleurs pauvres. Cinq ans après sa mise en place, elle couvre en effet 533.000 foyers (RSA activité seul), alors qu'au moment de la discussion de la future loi du 1er décembre 2008 généralisant le RSA, le chiffre de 1,5 à 2 millions de bénéficiaires potentiels était fréquemment avancé.