Risque de sécheresse : les agences de l'eau autorisées à dépenser 100 millions d'euros supplémentaires
Face au risque de sécheresse cet été en France, les agences de l'eau pourront dépenser 100 millions d'euros supplémentaires, a annoncé le gouvernement dans un communiqué ce 29 avril. "La recharge des nappes d'eau souterraines de cet hiver a été modeste" et "selon les prévisions de Météo-France, le scénario le plus probable pour le printemps est une période plus sèche et chaude que la normale", souligne-t-il, indiquant qu'il publiera après la fin mai "une carte de prévision du risque de sécheresse pour cet été". La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher et la secrétaire d'État à la biodiversité Bérangère Abba ont réuni le 13 avril "les préfets coordonnateurs des sept bassins hydrographiques métropolitains afin de les inviter à anticiper les mesures nécessaires à la préservation de la ressource en eau et veiller aux enjeux d'eau potable, d'agriculture et de production d'énergie". Parallèlement, ils ont augmenté pour 2022 de 100 millions d'euros le plafond de dépenses des agences de l'eau, "ce qui permettra de lancer des actions supplémentaires dans la suite du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique notamment pour :
- accompagner les filières agricoles dans leur stratégie d’adaptation au changement climatique ;
- améliorer la résilience des territoires et la gestion de la ressource en eau, grâce aux solutions fondées sur la nature, à l’optimisation des retenues existantes ou à la création de nouvelles retenues, à la réutilisation des eaux usées traitées, aux économies d’eau ;
- soutenir les collectivités territoriales dans leurs initiatives visant à économiser l’eau et éviter toute pénurie d’eau potable : lutte contre les fuites dans les réseaux, interconnexions de sécurité ;
- améliorer la résilience des milieux naturels pour garantir la pérennité des usages, notamment la désimperméabilisation des espaces urbains par la création d’infrastructures naturelles, déconnexion des eaux pluviales pour infiltration, favorisant le rechargement des nappes et réduisant la pollution des eaux."
Parmi ces dispositions, la création de retenues d'eau reste très décriée. Ses opposants dénoncent le risque d'assèchement des nappes profondes autour de projets surdimensionnés et destinés seulement à quelques agriculteurs. Ils les accusent aussi de soutenir des cultures trop gourmandes en eau, comme le maïs. France Nature Environnement (FNE), qui avait décidé de ne pas participé au Varenne, y voyant une volonté de déposséder le ministère de la Transition écologique de sa compétence sur les questions liées à l'eau, avait aussi mis en garde contre la tentation de "résoudre les problèmes des sécheresses par l'irrigation intensive et la création de nouvelles retenues", des "propositions techniques simplistes, bien que séduisantes à première vue".
Nommé délégué interministériel en charge du suivi des actions et travaux engagés dans le cadre du Varenne en conseil des ministres ce 28 avril le préfet Frédéric Veau, dont les missions ont été fixées par un décret publié le 23 avril devra s’assurer du déploiement de l’ensemble des mesures arbitrées en conclusion du Varenne et donc de l'épineux dossier des retenues d'eau.