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Varenne agricole de l'eau : France Nature Environnement et d'autres associations affichent leur mécontentement

Dans un communiqué commun diffusé ce 3 février, au lendemain de la clôture du Varenne agricole de l'eau, France Nature Environnement (FNE) et plusieurs autres associations (Réseau Action Climat, UFC-Que choisir) ainsi que la Confédération paysanne et la Fédération nationale de l'agriculture biologique pointent "les impasses et les oublis du gouvernement". 
Ces organisations voient dans les conclusions du Varenne "une remise en cause du cadre des Assises de l’eau de 2019 et un recul politique en matière de politique de l’eau et d'adaptation". "Ce Varenne est passé à côté de nombreux enjeux, et soulève des inquiétudes sur la déstabilisation, sous prétexte de 'l’accélérer' et de ' l’enrichir', du cadre réglementaire de discussion sur la gestion quantitative de l’eau, soulignent-elles. Alors que des solutions durables sont possibles, ce Varenne cherche à tout prix à adapter un modèle dépassé au regard des contraintes climatiques nouvelles."
"Développer le stockage et l’irrigation comme solution majeure d'adaptation au changement climatique est une rustine sur un système agricole trop consommateur d’eau, estime le Réseau Action Climat. Cela crée un faux sentiment de sécurité et un cercle vicieux de dépendance à l’eau pour les filières." "Les économies d'eau et les liens entre préservation de la quantité et de la qualité de l’eau sont les grands absents du Varenne, développe-t-il. Pourtant, les Assises de l'eau ont fixé des objectifs précis de réduction des prélèvements d'eau (10% en 5 ans d’ici 2025 et de 25% en 15 ans d’ici 2035). Cette sobriété ne pourra être atteinte qu’en soutenant massivement une transition vers l'agroécologie (…)".
"L’accélération, voire une mise sous tutelle préfectorale, de la concertation autour des PTGE (projets de territoire pour la gestion de l'eau, ndlr), risque juste de les fragiliser encore plus, redoute FNE. (…) Vouloir brusquer l’accord collectif, ou pire, décider sans avoir un diagnostic complet, c’est reprendre la voie du passage en force." Les associations pointent un "détricotage de réglementations récemment édictées" qui peut constituer "une porte ouverte pour de nouvelles régressions réitérées par le lobby de l’irrigation". Florence Denier-Pasquier, administratrice de FNE, juge ainsi "inacceptable" le fait de "remettre en cause" des textes comme le décret du 23 juin 2021 "qui a fait l’objet d’une concertation de plus de 18 mois", "alors que la gestion quantitative de l’eau a besoin de stabilité et d’appropriation".

 

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