Reims s’engage pour diffuser la culture auprès des scolaires (51)

Des Itinéraires rémois d’éducation artistique et culturelle gratuits (sauf si billetterie) proposent aux enseignants 58 parcours thématiques, composés de 3 séances par classe. 36 structures culturelles rémoises sont engagées, et près de 6 000 élèves ont déjà pu participer à la réalisation de fresques dans les écoles, des résidences d’artistes autour du patrimoine ou de la création, assister à des spectacles ou des expositions. Un carnet de voyage culturel individuel est délivré à chaque élève, du CP au CM2, ainsi qu’un répertoire de l’offre culturelle jeune public, et une cartographie des actions culturelles.

Dans cette ville très patrimoniale, qui a célébré les sacres de 33 rois de France, et qui compte une très riche bibliothèque de manuscrits anciens légués par ses institutions religieuses, des artistes tels Chagall ont également travaillé à la restauration des vitraux des églises après les ravages de la Première Guerre mondiale. Ces ateliers de découverte contribuent à faire connaître leur histoire aux petits Rémois.

« S’initier aux différents langages de l’art »

« Dans une société de la connaissance où la créativité et l’innovation sont fortement valorisées, l’éducation artistique et culturelle favorise le développement de l’imaginaire et de la sensibilité des enfants. S’initier aux différents langages de l’art, faire l’expérience de la rencontre des œuvres et des artistes, découvrir la diversité des esthétiques et des équipements culturels de Reims, tout cela contribue à offrir aux jeunes Rémois les outils pour devenir de futurs citoyens ouverts et éclairés sur le monde qui les entoure », expliquait Arnaud Robinet, maire de Reims, lors de la signature du 2e Contrat Territorial d’Éducation Artistique et Culturelle entre la ville de Reims, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) - Grand Est, l’Éducation nationale et le département de la Marne, en octobre 2022. Reims a ainsi été l’une des premières collectivités de France à recevoir le label 100 % éducation artistique et culturelle (EAC).

Un diagnostic de l’existant, suivi d’un schéma d’orientation

Cette labellisation est le résultat d’un travail de longue haleine, qui a commencé au début du premier mandat de l’équipe municipale par la réalisation d’un diagnostic culturel, suivi d’un schéma d’orientation intitulé « Vivre la Culture ». Cette réflexion collective a permis de dresser un bilan de l’existant, de fixer de nouvelles priorités, et d’élaborer une feuille de route, largement diffusée auprès des enseignants. « Le diagnostic a montré qu’auparavant chacun faisait des choses dans son coin et que les enfants ne bénéficiaient de projets culturels que si le directeur de leur école avait une appétence pour le faire, explique Pascal Labelle, adjoint au maire délégué à la culture et aux patrimoines et conseiller communautaire. Nous avons organisé une grande réunion pour en parler et, une fois le contrat territorial signé, nous avons pu recruter une coordonnatrice à plein temps. Son poste est financé pour moitié par la ville, l’autre par la Drac. Dès lors, un répertoire des offres culturelles a été élaboré, ce qui permet aux enseignants de piocher dans les itinéraires et actions proposées clé en main sur la plateforme en ligne, et de réserver ce qui les intéresse. L’enseignant va alors préparer ses élèves à la sortie, grâce à des outils pédagogiques dédiés, avec également la possibilité de tester l’itinéraire sur le temps scolaire. » Cette politique a également été élargie aux temps périscolaires et extrascolaires, dans le cadre de partenariats avec la Caisse d’allocations familiale ou les maisons de quartiers.

La culture pour tous et partout

Les musées de la ville assurent la médiation culturelle, et des artistes locaux, notamment ceux qui travaillent dans les structures soutenues par la municipalité, s’engagent dans des résidences auprès des enfants. Des classes sont souvent invitées lors des générales à l’Opéra, et l’élu s’avoue « toujours surpris par la qualité d’attention des enfants. La préparation préalable de ces sorties aiguise leur curiosité, ils vont parfois rencontrer un écrivain, découvrir comment on construit des décors, faire la différence entre une soprano et un baryton. »

Autre priorité fixée pour la culture dans la ville : ajouter aux festivals spécialisés existants des programmations plus grand public pour attirer le plus grand nombre. « L’objectif est de maintenir les offres pointues, en y ajoutant des propositions plus populaires. Et de diffuser la culture et le théâtre dans la rue, dans les parcs et jardins, et les Ehpad, poursuit l’élu, qui souligne : Cela fonctionne vraiment très très bien ! »

L’objectif de permettre à chaque élève rémois, une fois par cycle scolaire, de fréquenter des œuvres et des artistes est désormais atteint pour les cycles 1 à 3 (de la maternelle jusqu’à la classe de 6e). Pour viser le cycle 4 et le niveau de lycée, la municipalité mène un partenariat étroit avec le Pass Culture. Ce dispositif national financé par l’État à hauteur de 500 M€, permet aux jeunes de 15 à 17 ans de disposer d’un crédit de 300 € par an, dans lequel ils peuvent puiser en se connectant à une application pour aller voir les spectacles de leur choix.Si la candidature de Reims pour devenir Capitale européenne de la Culture en 2028 n’a pas été retenue, la ville n’a pas pour autant baissé les bras : elle reste un très actif foyer culturel dans l’hexagone. Sachant que les enfants d’aujourd’hui seront le public de demain.