Culture pour les tout-petits sur le territoire de Questembert Communauté (56)

Depuis sa première édition en 2006, Festi’Mômes se développe avec une offre culturelle de qualité, mise en œuvre sur l’ensemble des treize communes de Questembert Communauté. Un engagement communautaire à la fois social et culturel, pour toucher le plus grand nombre d’habitants de ce territoire rural.

À l’origine de Festi’Mômes, rare festival d’arts vivants pour les tout-petits (de 2 mois à 6 ans), l’enjeu était de créer un évènement culturel spécifique pour la petite enfance. Pour les élus communautaires, le but était également de donner une visibilité à cette institution mal identifiée par les citoyens. Jean-Pierre Galudec, deuxième vice-président de Questembert Communauté et maire de Pluherlin : « demander à chacune des treize communes de présenter au moins un des spectacles du festival concourt à faire connaître la communauté de communes comme institution et à diffuser notre action culturelle sur l’ensemble du territoire ». De plus, pour l’élu, « la culture est un moyen de mettre la population en mouvement : Festi’Mômes est un rendez-vous vraiment à la croisée de notre action sociale et de notre ambition culturelle. »

Porter l’ouverture culturelle au sein des familles en ciblant les plus jeunes, passe depuis le premier festival, par le service Enfance et Jeunesse de la communauté de communes. Estelle Viloux, future directrice adjointe du centre intercommunal d’action social (CIAS) qui ouvrira ses portes en 2022 : « nous travaillons étroitement avec le service culture de la communauté de communes, car notre objectif est à la fois de proposer une offre culturelle de qualité et de mener l’action sociale intrinsèque à notre mission : nous allons vers le public, c’est-à-dire les parents, pour les amener au festival et enrichir les liens familiaux. » Cet élan vers les familles passe par la médiation avec les assistantes maternelles, la petite enfance, le service parentalité, les lieux d’accueil enfants-parents, les centres de loisirs. Il s’agit à la fois de développer l’éveil artistique et culturel dans le lien parents-enfants et de rapprocher les parents des artistes, de montrer aux premiers que les seconds sont accessibles et peuvent leur apporter beaucoup.

Un fort lien entre spectateurs, artistes, bénévoles

Pas question donc de sacrifier à la qualité des spectacles parce qu’ils sont destinés aux tout-petits, bien au contraire ! Les équipes Enfance et Jeunesse, ainsi que celles du service Culture, parcourent ensemble la Bretagne, mais aussi le reste de la France et parfois l’Europe pour repérer et sélectionner des spectacles. « Nous retenons d’abord des propositions correspondant aux tranches d’âges, de 2 mois à 3 ans et de 3 à 6 ans, et nous visons aussi la plus grande diversité possible de disciplines et de techniques : théâtre d’objets, marionnettes, danse, musique… » De plus, il s’agit de choisir des artistes qui acceptent d’adapter leur mise en scène à de petites salles, unique option dans certaines communes de quelques centaines d’habitants. En 2021, 13 compagnies ont produit 37 séances publiques dans les treize communes, rassemblant près de 2.000 spectateurs (environ 250 familles) au total. Quant à la mise en œuvre, l’évènement est rendu possible par le personnel et les élus des communes, ainsi que par les habitants bénévoles : « même si certaines sont plus dynamiques que d’autres, chaque commune a développé un réseau de bénévoles actif et précieux qu’il s’agit de maintenir », précise Jean-Pierre Galudec. Favorisé pendant le festival, le lien social entre spectateurs, artistes et bénévoles irrigue ainsi le territoire en amont et en aval de l’évènement.

Intégrer les bénévoles et les adolescents

Les dix jours de festival sont, bien sûr, le fruit de plusieurs mois de travail. Au fil des éditions, l’action médiatrice s’est amplifiée, « fédérer les jeunes et les intégrer au festival est un axe important de notre travail », précise Estelle Viloux, tandis que l’engagement de la communauté de communes s’est élargi à la coproduction d’un spectacle de la compagnie espagnole La Baldufa, présenté en 2021. En 2020, des lycéens ont participé aux deux résidences de cette compagnie à Questembert et ils partiront l’an prochain à la découverte de l’Espagne, où les artistes travaillent. Cette expérience a été réalisée grâce à des financements européens favorisant l’ouverture des jeunes à la culture dans l’ensemble de la communauté européenne. Plus largement, les adolescents ont aussi eu l’occasion de découvrir les métiers du spectacle vivant, de l’artiste au programmateur, en passant par le directeur de salle et les techniciens du son ou de l’image.

Des élèves des écoles primaires et des collégiens ont, quant à eux, joué aux reporters pendant les dix jours du festival. Encadrés par des professionnels, ils ont produit des images de Festi’Mômes 2021 qu’ils ont diffusées sur les réseaux sociaux. De plus, le « teaser » monté à partir de leurs images représentera un outil de communication précieux pour les équipes du festival. Avec d’autres habitants, les jeunes sont aussi bénévoles pour le montage et démontage ; l’accueil billetterie…

Un avenir au service de la population

Alors que, pour des raisons budgétaires, Festi’Mômes (80.000 € par festival, sans les frais d’accueil des artistes) est devenu bisannuel depuis 2016, les élus de Questembert communauté imaginent de créer un évènement intermédiaire entre deux festivals, « plus léger à mettre en place, il permettrait de préserver la dynamique des engagements et des liens créés à cette occasion ». L’enjeu est aussi de redonner l’envie aux habitants d’accueillir les artistes, le logement chez l’habitant ayant fortement pâti de la crise sanitaire. De son côté, Estelle Viloux constate : « Chaque festival a une nouvelle couleur. L’approche intergénérationnelle prendra de l’ampleur pour faire une place aux anciens. Par ailleurs, nous avons l’ambition pour la prochaine édition 2023, d’impliquer les habitants qui le souhaitent, en amont du Festival. Cela pourrait concerner les choix de programmation, les déplacements pour voir les spectacles par exemple. » Autant de réflexions en cours qui s’inspirent des quinze années d’expérience et également du retour des familles. Après le festival en effet, chacune reçoit un questionnaire, pour un retour qualitatif : « apparaît en priorité, le souvenir du moment partagé avec les enfants. Cela est plus important que le trajet pour se rendre au spectacle ou le prix des places ». Une preuve de plus que le pari de travailler pour le lien social, d’enrichir le lien familial à travers les arts vivants est largement gagné.

Festi’Mômes, les chiffres clés

  • 13 éditions
  • 13 compagnies
  • 37 séances
  • 2.000 spectateurs
  • 80.000 € de budget par festival

Questembert Communauté

Nombre d'habitants :

23200

Nombre de communes :

13
8 avenue de la gare
56 230 Questembert
contact@qc.bzh

Jean-Pierre Galudec

2è vice-président, en charge de l’enfance et de la jeunesse

Estelle Viloux Le Métayer

Responsable petite enfance, parentalité et directrice du festival Festi’Mômes

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters