Des parcours d’éducation artistique et culturelle en milieu rural (44)
Permettre à tous les enfants d’accéder gratuitement aux artistes et à la culture dans sa diversité, telle est la philosophie des parcours d’éducation artistique et culturelle mis en place depuis 2015, dans la communauté de communes Châteaubriant-Derval.
Déjà dans les années soixante, les élus de Chateaubriant avaient apporté la musique à l’école, avec l’intervention des professeurs du conservatoire municipal dans les classes. Un engagement confirmé jusqu’à ce jour (3.500 à 4.000 enfants concernés chaque année) et qui a inspiré les parcours d’accès à la culture. À travers ceux-ci, complétés par des résidences d’artistes et la récente création d’une micro-folie, les élus du territoire mènent une politique d’éducation artistique et culturelle particulièrement exigeante : « c’est un choix volontariste, parce que la culture est une manière de faire société, de se retrouver autour de valeurs partagées. En proposant aux jeunes une ouverture d’esprit et la pratique des arts, nous contribuons à leur construction en tant que citoyens. La culture est partie prenante de la citoyenneté », précise Catherine Ciron, vice-présidente en charge de la culture et première adjointe au maire de Châteaubriant.
L’enfant acteur plutôt que consommateur
Ces parcours, en effet, ont pour objet de permettre aux élèves de primaire et de collège de rencontrer l’œuvre, d’échanger avec l’artiste, mais aussi de s’initier à la discipline, de construire leur propre perception et de la présenter en fin de parcours. « Notre but est d’offrir à tous les enfants un accès aux œuvres et aux artistes, de leur donner la possibilité d’avoir un déclic émotionnel ou intellectuel. Il s’agit d’inscrire les élèves dans une démarche créative. Certes, tout le monde n’est pas artiste, mais chacun d’entre eux a des dispositions pour la création, un potentiel émotionnel à partager », explique Aude Fosset, responsable du Pôle Culture.
L’organisation des parcours
Danse, théâtre, marionnettes, vidéo, arts plastiques, cinéma d’animation… La variété des disciplines est privilégiée ainsi que la qualité artistique des œuvres. Mais pas seulement. Il importe que les artistes s’impliquent dans la pédagogie du projet, qu’ils aient un réel désir de rencontrer les élèves et de transmettre. « Nous veillons aussi à ce qu’ils s’adaptent à notre territoire. Par exemple, qu’une compagnie accepte de se produire sur de petites scènes. » Quant aux thématiques, elles sont tout aussi multiples. Un spectacle de marionnettes évoquant la nuit a débouché sur un travail autour de « rêve et réalité ». Un projet sur le langage a permis aux élèves de donner des noms aux œuvres d’art contemporain. Avec une autre compagnie, les métiers du son ont été abordés. En arts plastiques, l’exposition d’un travail sur le paysage a permis à un conférencier du fonds régional d’art contemporain (FRAC) de replacer l’œuvre dans l’univers de l’art contemporain, etc.
La coconstruction au cœur des parcours
Sur le plan institutionnel également, la coconstruction est à l’œuvre. Une rencontre annuelle est l’occasion de partager avec les inspecteurs de circonscription de l’Éducation nationale, les conseillers pédagogiques, les représentants de l’enseignement catholique et les partenaires institutionnels, l’approche pédagogique basée sur les propositions artistiques retenues par la communauté de communes. Cette dynamique très active sur le territoire explique sans doute la pérennité et la pertinence des parcours : « Nous sommes tous acteurs d’un même territoire et tous complémentaires, poursuit Catherine Ciron. De plus, les enseignants de notre territoire sont très engagés. »
Des liens enseignants-artistes-élèves
Les échanges entre l’enseignant et l’artiste construisent la proposition de travail mené ensuite avec les élèves, soit 8 à 10 heures d’intervention de la part des artistes. Ceci en plus de leur prestation classique durant le spectacle, souvent joué deux fois dans la journée pour toucher au-delà des élèves, l’ensemble du public du territoire. Au sein de chaque parcours, « l’objectif n’est pas la perfection, mais la mise en action des élèves qui restituent devant les classes participantes, le parcours qu’ils ont vécu. Ils ont aussi l’occasion de verbaliser leur avis sur la présentation des autres classes. » Au-delà de ces présentations, les modes de valorisation sont multiples, tels que l’édition d’un livre mêlant les œuvres d’un plasticien et quelques travaux des élèves. L’année Covid, elle, a conduit à la création d’une vidéo livrant une trace visible et poétique : « c’est une manière de valoriser les parcours au-delà des écoles, une façon aussi de montrer aux familles et au grand public le travail réalisé », explique Aude Fosset.
Pour l’année scolaire 2021-2022, sept parcours sont mis en place qui concernent chacun trois à quatre classes : deux parcours « arts plastiques » avec deux artistes différents et l’engagement du Fonds régional d'art contemporain (Frac), un parcours « théâtre gestuel », un parcours « danse-théâtre » autour de la laïcité, deux parcours « danse ». S’ajoute cette année, une thématique nouvelle avec un parcours « patrimoine et mémoire » à la fois culturel, patrimonial, artistique et mémoriel. L’occasion de poursuivre une politique publique culturelle et une éducation à la citoyenneté si chères aux acteurs du territoire.
Budget et partenaires en 2021-2022
30.000 euros
25 établissements d’enseignement concernés
Département de Loire-Atlantique
Région des Pays de la Loire
Ministère de la Culture (Direction régionale des affaires culturelles - DRAC)
Communauté de communes Châteaubriant-Derval
Nombre d'habitants :
Nombre de communes :
Catherine Ciron
Découvrez nos newsletters
-
Localtis :
Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. -
Territoires Conseils :
Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.