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Transports - Rapport Grignon : pour les régions, la libéralisation des TER n'est pas la panacée

La remise du rapport Grignon au secrétaire d'Etat aux Transports "inscrit une nouvelle orientation pour l'organisation du transport ferroviaire en France, et tout particulièrement pour les TER. Cette perspective, c'est celle de la libéralisation et de la mise en concurrence", a réagi le 19 mai Jacques Auxiette, président de la commission infrastructures et transports de l'Association des régions de France (ARF). Il rappelle qu'en tant qu'autorités organisatrices des transports ferroviaires, les régions ont proposé "d'autres réponses aux dysfonctionnements actuels" car selon lui, "l'expérience de plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, doit inciter les promoteurs du tout-libéral à la prudence". L'ARF insiste sur la nécessaire prise en compte, à l'échelle nationale, de "deux préoccupations majeures : le règlement de la question de la dette de RFF [Réseau ferré de France, NDLR] qui obère aujourd'hui sa capacité d'investissement (...)" et "la perspective d'une harmonisation négociée des statuts sociaux du secteur ferroviaire interdisant tout dumping social au niveau européen". "Le système est aujourd'hui à bout de souffle parce qu'il a été mal conçu à l'origine et ne s'est pas accompagné d'un financement approprié. Il ne s'agit pas d'avoir des idées toutes faites mais de mettre en place un sysème ferroviaire efficace et pérenne", insiste l'ARF qui avance plusieurs propositions. Elle plaide d'abord pour un "renforcement du service public de transport de voyageurs passant par une régionalisation accrue de sa gestion", pour prendre les décisions "au plus près des besoins des voyageurs". Autre piste : le "retour à une cohérence de la gouvernance globale du système pour assurer  les prises de décision claires et transparentes en matière ferroviaire, y compris à l'échelle régionale", afin de corriger "la schizophrénie actuelle entre RFF et la SNCF". Enfin, l'ARF souligne qu'"il est aberrant de voir aujourd'hui des trains neufs et modernes rouler au ralenti faute d'entretien des voies. Au centre de cette situation, la question du financement à la fois de l'infrastructure et de l'exploitation est essentielle et stratégique pour l'efficacité et la qualité d'un service public ambitieux".