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Habitat - Production de logements : début de redressement ou feu de paille ?

Si la production de logements ne devrait pas descendre en dessous du seuil de 300.000 logements supplémentaires à la fin de l'année (le consensus semble se faire autour de 320.000 et 330.000), il faudra encore attendre pour espérer atteindre l'objectif de 500.000 logements par an annoncé par François Hollande au début de son mandat. Après plusieurs trimestres de baisse,  il devient de plus en plus difficile d'interpréter les statistiques de la construction publiées par le commissariat général au développement durable (CGDD).  Les plus récentes (celles s'arrêtant au 30 juin ou au 31 juillet 2013, selon les données considérées) confirment d'un côté la lueur d'espoir apparue au premier trimestre 2013 (voir notre article ci-contre du 2 mai 2013) ; mais, de l'autre, ces résultats apparaissent encore très fragiles, notamment concernant les autorisations (permis de construire).

+ 1,1% pour les mises en chantier au second trimestre

Côté lueur d'espoir, le nombre de logements mis en chantier - en série corrigée des variations saisonnières (CVS) lissée - progresse de 1,1% au cours du second trimestre 2013. Ce résultat positif est toutefois fragile : après +0,4% en mai, la tendance est retombée à 0% en juin. Durant le mois de juillet, les mises en chantier ont même reculé de 0,4%. Sur un an, la tendance est également mitigée. Les 84.759 logements mis en chantier au second trimestre 2013 sont certes supérieurs de 4,7% au nombre de logements commencés au second trimestre 2012. Mais, en tendance annuelle, les 342.152 logements mis en chantier au cours des douze derniers mois (août 2012 à juillet 2013) restent inférieurs de 12,8% au chiffre des douze mois précédents (août 2011 à juillet 2012). Le retard à rattraper reste donc conséquent.
En termes de type de construction, le reprise du second trimestre 2013 se fait sentir surtout sur la construction neuve (+5,9% par rapport au second trimestre 2012, contre -4,0% pour la construction sur bâtiments existants). En termes de type de construction, les principaux bénéficiaires sont les logements collectifs (+15,7% au second trimestre 2013), loin devant les logements individuels groupés (lotissements) avec +3,7%. En revanche, les maisons individuelles (-3,0%) et les logements en résidence (-14,8%) continuent de reculer.

Forte rechute pour les autorisations de logements

La principale source d'inquiétude concerne toutefois les autorisations de logements, qui seront à l'origine des mises en chantier et des commercialisations des prochains trimestres. Alors qu'elles s'étaient légèrement redressées (+5,5%) au premier trimestre 2013 (voir notre article ci-contre du 2 mai 2013), elles replongent très nettement au cours de second trimestre, avec un recul de 8,6%. Celui-ci semble toutefois se ralentir très légèrement au fil des mois (-3,1% en mai, -2,9% en juin, -2,7% en juillet).
Comparé à la même période de 2012, le recul est de 21,7%, avec un total de 103.070 logements autorisés sur trois mois. Sur les douze derniers mois, comparés à la même période de 2011-2012, la baisse est de 10,8%, avec un total de 471.520 logements autorisés sur un an. Par rapport à la même période de 2012, le recul observé au second trimestre 2013 touche toutes les catégories : -22,9% pour la construction neuve et -12,5% pour la construction sur bâtiments existants, -17,5% pour les logements individuels groupés, -21,9% pour les logements collectifs et -26,4% pour les maisons individuelles.

Commercialisation en berne

Les chiffres de la commercialisation des logements neufs au deuxième trimestre 2013 incitent assez peu, eux aussi, à l'optimisme. Après avoir nettement progressé au premier trimestre, les ventes de logements replongent au second. Comparées à celle du second trimestre 2012, elles affichent un recul de 21,8%. Conséquence : le niveau des stocks de logements proposés à la vente atteint 101.100 au 30 juin 2013, soit une hausse de 9,9% sur un an. De même, les annulations progressent de 24,1% sur un an (2.400 logements concernés au second trimestre 2013). Seul (petit) point positif en matière de commercialisation : les réservations à la vente progressent légèrement (+2,2% par rapport au second trimestre 2012).
Cette contraction du marché du logement s'accompagne d'une légère baisse du prix moyen, à hauteur de -2,6% dans le logement collectif et de -3,2% pour le logement individuel. Cette baisse peut toutefois être appréciée à la fois comme le signe de l'atonie du marché et comme une possible incitation à une prochaine reprise des transactions. 

 

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