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Sans contact - Prochaine expérimentation d'une carte d'étudiant multiservices en Basse-Normandie

La technologie du sans contact ne se déploie pas seulement à Nice. 450 chercheurs internationaux se réunissent actuellement à Caen, du 28 juin au 2 juillet, dans cet autre territoire pionnier de la NFC (Near Field Communication ou communication en champ proche). Le laboratoire GREYC de l'ENSICAEN organise en effet une semaine de conférences avec le pôle de compétitivité TES (transactions électroniques sécurisées) et la société NXP Semiconductors. Les partenaires y présentent, ce 29 juin, les premiers retours d'expérience du Normandy Living Lab. Ce laboratoire des usages vise à "impliquer le citoyen et la collectivité pour construire les services de demain et renforcer le positionnement de la Normandie comme berceau des (r)évolutions numériques". Il accueille notamment les expérimentations Paiement Express du Crédit Agricole, Smart Urban Spaces et le pilote d'une carte à puces pour les étudiants du réseau universitaire numérique Normand (projet RUNN).

Questions techniques, financières et partenariales

"Nous entrons dans la phase de lancement des appels d'offres qui devraient intervenir fin juillet. Le démarrage effectif est prévu en novembre avec 200 premiers étudiants équipés", a confié le chef de projet et professeur des universités, Marc Pasquet. Pour cela, trois problèmes ont été résolus au cours des derniers mois. D'un point de vue technique, la solution retenue (sur OS Card Java Global Platform) est post-personnalisable : "c'est-à-dire que nous avons fait une carte sans connaître tous les services possibles a priori", décrypte l'enseignant. Côté paiement, le Crous avait besoin de l'application Monéo : "comme la certification aurait coûté trop cher, nous avons opté pour une carte à deux puces : une à contact Monéo et une autre sans contact pour les divers applets", explique Marc Pasquet. Côté organisationnel, enfin, le rêve d'une carte qui gère à la fois les services de l'université, ceux des transports (SNCF ou tramway local), et des collectivités est en passe d'aboutir. "Personne n'est dépossédé de rien. C'est l'étudiant qui décide de charger ou non les différentes applications sur sa puce sans contact. Celles-ci ne communiquent pas entre elles. Et c'est l'ENSI qui assure le lien entre les différents services et le numéro de la carte individuelle, pour garantir la vie privée", poursuit le chef de projet.
Concrètement, la carte est porteuse de l'identité de l'étudiant, des droits à photocopies et impressions, contrôle l'accès aux laboratoires, à la bibliothèque universitaire ou aux activités sportives. "Elle pourrait éventuellement servir aux contrôles d'examen grâce à sa fonction d'identification", complète Marc Pasquet. Côté collectivités, elle peut servir de carte de vie quotidienne pour accéder à la piscine et aux théâtres municipaux, gérer la relève des encombrants, etc. Les applets peuvent être chargés sur la borne multimédia située en mairie. Pour chaque application, l'ENSI demande une contribution de 2 euros à l'offreur de services puisque le prestataire économise ainsi l'émission et le paiement du support. "Vous imaginez, si nous arrivons à nous mettre tous d'accord à l'échelle de la région, nous pourrons pratiquement tout faire, y compris en choisissant de charger certaines applications sur la puce du téléphone mobile...", s'enthousiasme le professeur. A terme, 60.000 étudiants Bas-Normands pourraient être concernés.


Luc Derriano / EVS

 

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