Accès au logement - Priorité à l'humanisation de l'hébergement d'urgence et à l'accompagnement social
Christine Boutin et Patrick Devedjian, le ministre en charge de la mise en oeuvre du plan de relance, ont signé, le 6 mars, une circulaire relative aux différentes mesures du plan concernant l'hébergement. Celle-ci entend faire passer d'une approche quantitative - elle rappelle notamment l'interdiction de ne pas créer, sauf dérogation de la direction générale de l'action sociale, de nouvelles places au-delà des contingents accordés chaque année - à une approche plus qualitative, fondée sur l'amélioration des conditions d'hébergement et sur l'accompagnement vers un logement autonome. Partant du constat qu'"encore trop de structures proposent des locaux collectifs", l'objectif est "de transformer les centres d'hébergement qui sont encore organisés en dortoirs en chambres individuelles". L'humanisation des centres d'hébergement est ainsi érigée en "priorité nationale". Visitant le centre d'hébergement de la Mie de Pain, dans le 13e arrondissement de Paris, Christine Boutin a indiqué que "le principe intangible" sera désormais celui d'une chambre individuelle d'une superficie de 12 m2 - en cas de création d'une nouvelle structure - ou de 9 m2 dans le cas d'une réhabilitation. A l'occasion de sa visite, la ministre du Logement a annoncé que le centre de l'Oeuvre de la Mie de Pain - l'un des plus grands d'Europe - va lui-même bénéficier d'une enveloppe de 34 millions d'euros, dont près d'un tiers financé par l'Etat.
Au niveau national, l'enveloppe affectée par l'Etat sera de 170 millions d'euros sur trois ans, dont 90 millions apportés par l'Agence nationale de l'habitat et 80 millions issus du plan de relance. Ce dernier prévoit en effet plusieurs mesures en matière d'hébergement : la consolidation du fonctionnement de 1.830 places d'hébergement ouvertes dans le courant de 2008 (22,5 millions d'euros), la création de 100 places d'urgence et 100 places de stabilisation (2,6 millions), la création de 800 places en centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) dont au moins 300 en Ile-de-France et 200 dans les DOM (12,5 millions), la reprise des déficits d'exploitation d'années antérieures (12,5 millions) et la mise sur pied de 50 équipes de maraude supplémentaires (2,9 millions). Ces dernières - dont 10 en Ile-de-France et 5 dans le Nord-Pas-de-Calais - s'ajouteront aux 140 équipes déjà opérationnelles.
Afin de faciliter la transition vers le logement autonome, il est également prévu la création de 300 postes de travailleurs sociaux pour assurer l'accompagnement des personnes concernées, ainsi que la création de 3.000 places supplémentaires en maisons relais avant le 31 décembre 2011, ce qui porterait l'offre totale à 15.000 places. La mise en oeuvre de l'ensemble des mesures sera supervisée par un comité de pilotage national, animé par le préfet, délégué général chargé du chantier national prioritaire 2008-2012 en faveur du logement des personnes sans abri ou mal logées.
Jean-Noël Escudié / PCA