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Lutte contre l'exclusion - Les Samu sociaux d'Ile-de-France mutualisent leurs moyens

Réunis le 15 janvier au ministère du Logement, la préfecture d'Ile-de-France, la Fnars Ile-de-France (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), le GIP Samu social et les différentes associations gestionnaires du 115 dans les départements de la région ont signé un protocole d'accord en vue de mutualiser leurs moyens. Celui-ci doit mettre un terme - ou au moins atténuer - l'une des principales difficultés de la prise en charge des sans-abri en Ile-de-France : le déséquilibre entre l'offre et la demande. Christine Boutin a ainsi rappelé "qu'il existe un scandale dans la région Ile-de-France, qui est que certaines nuits, il y a des personnes qui sont à la rue, alors que des places d'accueil sont disponibles" et que jusqu'à présent, "il n'y avait pas de possibilité de partage de ces capacités d'accueil entre les différents départements". A ce déséquilibre structurel s'ajoute la méfiance réciproque entre Paris, qui constitue un point de focalisation pour les sans-abri, et les autres départements d'Ile-de-France. Paris reproche aux seconds une contribution insuffisante à la prise en charge des sans-abri, tandis que les départements soupçonnent la capitale de chercher à "exporter" ses SDF. De fait, la création continue, au cours de ces dernières années, de nouvelles places d'hébergement dans Paris n'a pas suffi à satisfaire la demande, qui semble directement corrélée à l'offre. Contrairement à une idée reçue, les demandes d'hébergement non satisfaites se produisent essentiellement hors de la période d'hiver, durant laquelle des capacités d'accueil supplémentaires sont mises en oeuvre. Le taux de demande non satisfaites sur Paris peut alors aller jusqu'à 30% du total des appels.
La principale avancée du protocole est que les réponses aux demandes d'hébergement des sans-abri peuvent désormais "dépasser le périmètre départemental du 115 de référence". Le protocole prévoit également que les signataires s'engagent à "échanger en temps réel sur les places disponibles". En d'autres termes, le 115, qui régule les appels, pourra dorénavant recourir, en cas de besoin, à des ressources situées dans un département voisin. S'il n'est pas question pour autant de créer un Samu social régional, la coordination mise en place doit permettre d'avoir à tout moment une vision exhaustive de la capacité d'accueil disponible et contribuer ainsi à mutualiser progressivement les places d'hébergement. Par ailleurs, le 115 sera chargé d'une mission d'observation du dispositif ainsi mutualisé, afin de déterminer la nature et la localisation des besoins à satisfaire.
Cet accord, dans lequel le ministère du Logement s'est beaucoup investi, marque l'aboutissement des réflexions du "groupe opérationnel de coordination de l'hébergement d'urgence", installé par la ministre en novembre 2008 et présidé par Alain Régnier, préfet délégué à la coordination de l'hébergement des sans-abri. Le texte prévoit également des prolongements dans les prochains mois. Celles-ci porteront notamment sur la coordination des maraudes, l'articulation entre ces dernières et le 115, la mise en place d'un suivi du parcours des personnes prises en charge ou encore la gestion de la transition vers les structures de stabilisation.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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