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Social - Prime d'activité : déjà 1,5 million de ménages bénéficiaires

Visitant, le 8 février, L'Usine, une société d'événementiel située à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Marisol Touraine y a rencontré plusieurs bénéficiaires de la prime d'activité. La ministre des Affaires sociales - qui était accompagnée notamment par Daniel Lenoir, le directeur générale de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) - en a profité pour dresser un premier bilan de cette nouvelle prestation, entrée en vigueur le 1er janvier et mise en paiement à partir de ce mois de février.

Un taux de recours "d'emblée pas loin de 50%"

La prime d'activité - qui remplace à la fois le RSA activité et la prime pour l'emploi (PPE), tout en empruntant surtout aux caractéristiques du premier (voir notre article ci-contre du 11 janvier 2016) - a fait l'objet des premiers versements le 5 février. Selon Marisol Touraine, "un million et demi de ménages ont reçu la prime d'activité ; cela représente deux millions de personnes", dont 225.000 jeunes de moins de 25 ans. Ce chiffre est déjà supérieur de 700.000 au nombre total des anciens bénéficiaires du RSA activité, ce qui n'est pas forcément surprenant du fait de l'adjonction des anciens titulaires de la prime pour l'emploi.
Evoquant le taux de recours effectif par rapport au nombre de bénéficiaires potentiels, la ministre des Affaires sociales s'est surtout félicitée de constater qu'"on est d'emblée pas loin de 50%, c'est presque l'objectif qu'on s'était fixé pour l'année". Ce résultat est incontestablement supérieur à celui du RSA activité, lancé en 2009 et qui avait connu un décollage plutôt poussif. L'information et les campagnes de communication autour de la nouvelle prestation semblent donc avoir porté leurs fruits.
Ce début en fanfare était d'ailleurs prévisible au vu des connexions au simulateur de la prime d'activité, mis en place par la Cnaf et par la Caisse nationale de MSA. Le 23 décembre, 24 heures après sa mise en ligne, le simulateur avait déjà enregistré 1,5 million de connexions et près de 650.000 simulations de droits, dont la moitié ayant conduit à une pré-inscription en ligne (voir l'encadré de notre article ci-contre du 6 janvier 2016). Pour mémoire, on rappellera que les anciens bénéficiaires du RSA activité n'ont pas de démarche à effectuer et basculeront automatiquement sur la prime d'activité.

Une montée en charge sans incident notable

Autre réussite à souligner : la branche Famille a fait face, sans incident notable, à cette vague de demandes, dont environ 400.000 concernant des personnes qui n'étaient pas connues des caisses d'allocations familiales.
Marisol Touraine a cependant rappelé que "le taux de recours que je vise, c'est par définition 100%". Un objectif ambitieux, mais dont l'accomplissement pourrait soulever de sérieuses difficultés budgétaires. La mise en place de la prime d'activité est en effet supposée se faire à somme nulle, l'enveloppe budgétaire de 4 milliards d'euros correspondant à la somme des dépenses du RSA activité et de la PPE.
Cette hypothèse repose toutefois sur un taux de recours de l'ordre de 50%. Un dépassement significatif de ce taux pèserait donc inévitablement sur le budget de l'Etat, à un moment où ce dernier doit faire face à la possible "renationalisation" du... RSA socle.