Transports-Environnement - Près des trois quarts des Français se disent prêts à diversifier leurs modes de transport
Les Français continuent à privilégier la voiture individuelle pour leurs déplacements quotidiens mais ils sont aussi de plus en plus en quête d'alternatives à l'usage de la voiture en solo, selon un sondage* paru mardi 4 octobre. 89% utilisent la voiture de manière régulière et 48% tous les jours, indique cette enquête d'opinion réalisée à l'occasion du Mondial de l'automobile par Opinionway pour l'ONG France Nature Environnement (FNE), la société Mobivia Groupe et la fondation PSA. "Ce recours à la voiture individuelle, avec la plupart du temps un seul occupant, s'explique aisément dans les zones peu densément peuplées à faible maillage de transports en commun, commente FNE. Cependant notre sondage révèle que cette pratique reste fortement ancrée dans les comportements dans les agglomérations plus denses et mieux desservies en transports en commun." La marche à pied constitue le deuxième moyen utilisé pour se déplacer, mais de manière moins fréquente (85% des Français, dont 34% tous les jours ou presque). Viennent ensuite les transports collectifs – 59% des personnes interrogées utilisent le train, le tramway, le métro et / ou le RER dont 12% quotidiennement et 55% le bus dont 9% quotidiennement. Dans la majorité des cas, ils combinent plusieurs modes de transport. Pour les trajets de leur domicile à leur travail ou à leur lieu d'étude, ils sont aussi nombreux (52%) à combiner marche et/ou vélo et véhicule individuel que marche et/ou vélo et transports en commun. Dans le cadre de leurs loisirs, par contre, ils ont plus nombreux (64%) à enchaîner marche et /ou vélo et véhicule individuel que marche et/ou vélo et transports en commun (57%).
Vers plus de marcheurs et de cyclistes ?
Mais 74% des Français ont l'intention de diversifier leurs modes de transport d'ici 2019, nous dit ce sondage. La moitié envisage de marcher ou d'enfourcher leur vélo plus souvent : ils sont 17% à dire qu'ils vont "certainement" recourir "plus fréquemment aux modes de transport doux" et 34% à affirmer qu'ils les utiliseront "probablement". 48% affirment qu'ils n'auront "probablement pas" (19%) ou "certainement pas" (29%)recours plus fréquemment à ces modes de transport.
Ce sont surtout les plus jeunes et les plus âgés qui affirment avoir l'intention de circuler davantage à pied ou à vélo : 57% des 18-24 ans et 59% des 65 ans et plus. 54% des inactifs affirment vouloir utiliser plus souvent ces modes de transport, nettement plus que les autre catégories socio-professionnelles (47% des CSP inférieures, 49% des CSP supérieures).
Un peu plus d'un tiers des personnes interrogées (38%) disent qu'elles vont certainement ou probablement "acheter une voiture moins polluante" dans les trois ans à venir. Elles sont 60% à indiquer qu'elles ne le feront probablement ou certainement pas. Près d'un tiers (31%) disent vouloir recourir plus souvent aux transports en commun et un quart se déclarent prêts à combiner les modes de déplacement pour un même trajet.
Plus de la moitié (55%) des personnes décidées à changer leurs habitudes de déplacement expliquent que c'est "pour faire des économies". Pour 42%, il s'agit de se "maintenir en forme". Elles ne sont que 26% à justifier leur décision par la volonté de "moins polluer" et encore moins (14%) à expliquer vouloir ainsi "lutter contre le réchauffement climatique". Le réchauffement climatique est invoqué davantage par les femmes, les moins de 35 ans et les catégories socioprofessionnelles supérieures.
Un guide pour repenser sa façon de se déplacer
La parution de ce sondage s'accompagne de la publication d'un guide intitulé "Le climat, la mobilité et nous". Ce document livre huit recommandations pour aller vers une mobilité propre – "réduire nos déplacements", "repenser nos villes et nos routes", en allant vers des villes plus compactes et en stoppant "le développement constant" du réseau routier, "encourager les alternatives à la voiture solo", "transporter différemment nos marchandises", "préférer les énergies décarbonées", "améliorer l'efficacité énergétique de nos véhicules", "agir sur le parc automobile existant" et "mettre en place une fiscalité égalitaire" (mise en œuvre d'une éco-redevance poids lourds, renforcement de la contribution climat-énergie, fiscalité égale entre le diesel et l'essence). Ce document rappelle le rôle des différents acteurs pour lutter contre le réchauffement climatique. Les collectivités peuvent ainsi "lutter contre l'étalement urbain en aménageant des villes plus compactes où se mêlent habitat, commerces, services et transports", "réduire la place des véhicules individuels sur la voirie afin d'en donner davantage aux mobilités actives et aux transports en commun", "mettre en place des plans de déplacement Administration, Campus et Etablissement scolaire", suggère-t-il.
Anne Lenormand
* Sondage réalisé les 24 et 25 août auprès d'un échantillon de 1.006 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus interrogé en ligne.