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Transports - Ile-de-France : les habitants du périurbain utilisent un peu moins leur voiture

Le périurbain francilien change, les habitudes de mobilité de ses habitants aussi, comme le montre une étude récente de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme Ile-de-France. Les distances quotidiennes parcourues tendent à se stabiliser et le recours à la voiture n'est plus aussi systématique.

Pour la première fois depuis longtemps, les distances quotidiennes parcourues dans le périurbain francilien se stabilisent, pour tous les motifs de déplacement, et l'usage de la voiture tend même à diminuer pour les déplacements domicile-travail, selon une publication de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Ile-de-France (IAU IdF) consacrée à la mobilité dans le périurbain. En 40 ans, le périurbain francilien a profondément changé pour atteindre aujourd'hui une forme de maturité. "Aujourd'hui, il se recompose dans ses formes, ses pratiques et laisse entrevoir un rapport plus 'ancré' au territoire qui s'illustre notamment par un besoin de proximité", souligne l'étude, fondée sur une analyse quantitative de la mobilité et sur 60 entretiens réalisés en face à face dans trois secteurs de Seine-et-Marne (Brie-Comte-Robert, Villeneuve-le-Comte et Coulommiers).

Désir d'ancrage

Avec le temps, le profil des habitants s'est diversifié. Le stéréotype des classes moyennes et des familles nombreuses habitant les zones périurbaines lointaines est devenu obsolète. Les séparations et les décohabitations des enfants ont entraîné un accroissement des petits ménages de célibataires et de familles monoparentales et la structure par âge des habitants du périurbain est aujourd'hui aussi variée que celle des habitants de l'agglomération. Les différences de mode de vie se sont aussi estompées. Les habitants du périurbain réalisent autant d'achats, pratiquent autant de loisirs, sortent aussi souvent le soir que ceux des franges de l'agglomération ou de communes plus denses, en dehors de Paris, qui reste atypique, observe l'institut. Si en 2010 - dernière année de référence de l'étude - ils parcourent encore, pour leurs activités, des distances en moyenne deux fois plus longues que dans le reste de l'agglomération, celles-ci ont toutefois tendance à se stabiliser. "La longueur moyenne d'un déplacement est même en légère baisse, note l'IAU IdF. Pour la première fois, les périmètres vécus se reconcentrent, pour tous les motifs autres que le travail, faisant écho au désir d'ancrage des périurbains exprimé dans les entretiens qualitatifs". Par ailleurs, pour la première fois depuis les années 70, la vitesse moyenne d'un déplacement dans le périurbain est en baisse. Une évolution imputée à la conjonction de plusieurs phénomènes : la congestion de plus en plus courante dans de nombreuses villes, la réglementation du stationnement, le plus grand respect des limitations de vitesse, ainsi que l'aménagement de nombreuses voiries (zone 30, voie de bus, piste cyclable, etc.) limitant la vitesse des véhicules particuliers.

Les bienfaits de la marche à pied

Si les habitants du périurbain continuent à utiliser massivement la voiture, des changements commencent à apparaître, relève l'étude. La part de la voiture dans les déplacements domicile-travail est ainsi passée de 76% en 2001 à 73% en 2010, principalement au profit de la marche à pied, solution simple aux problèmes de saturation et de stationnement des petits bourgs et centres-ville. L'étude montre également que l'éloignement n'a pas le même impact selon les différentes tranches d'âge. "Chez les jeunes, la capacité et l'envie de se déplacer semblent liées à une forme d'apprentissage initiée dès l'enfance, observe l'IAU IdF. Les actifs, dont la mobilité est souvent conditionnée par de longs déplacements domicile-travail, aspirent à un ancrage local et à des pratiques quotidiennes de proximité. Enfin, les seniors peuvent adopter un mode de vie quasi rural, ou devenir au contraire très captifs de la voiture." "C'est la voiture qui offre aux seniors l'autonomie qui leur permet de continuer à vivre dans l'environnement périurbain", souligne encore l'étude qui appelle aussi à "réconcilier proximité et accessibilité". Cela "permettrait aux petites polarités des territoires urbains de s'étoffer" et apporterait "une réponse aux aspirations de l'ensemble des habitants dans leur désir d'ancrage et de pratiques quotidiennes autour du lieu de résidence". 

 

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