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Santé - Près de deux milliards d'euros d'investissements pour la nouvelle tranche du plan Hôpital 2012

Roselyne Bachelot a présenté ce 10 février la seconde phase du plan Hôpital 2012. Lancé en 2007 et succédant à un premier plan de même type, Hôpital 2012 prévoit une enveloppe de cinq milliards d'euros de subventions (financées par l'assurance maladie) qui doit permettre, par effet de levier, de financer environ dix milliards d'euros d'investissements hospitaliers sur la période. Les cinq milliards financés par les établissements bénéficient, pour leur part, de deux milliards d'euros de prêts à taux préférentiels de la Caisse des Dépôts.
Les 250 premiers projets de modernisation, pour un total d'investissement de 1,7 milliard d'euros et une enveloppe de subventions de 925 millions d'euros, avaient été annoncés le 16 octobre 2008 (voir notre article ci-contre). Et, en mai dernier, la ministre de la Santé avait présenté le bilan - plutôt positif - de la première phase de ce plan (voir notre article ci-contre du 13 mai 2009). Entre-temps, 63 opérations supplémentaires ont été engagées, pour un investissement total de 483 millions d'euros. A l'époque, Roselyne Bachelot avait annoncé que le gouvernement préparait la seconde phase du plan, portant sur un total de cinq milliards d'euros supplémentaires.

Compte tenu des délais de programmation des chantiers, les opérations présentées le 10 février, à l'occasion d'une visite à l'hôpital Necker de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), sont pour l'instant d'un montant plus modeste. Les 344 nouveaux projets de modernisation des hôpitaux retenus représentent en effet un investissement total de 1,85 milliard d'euros, dont 50% seront financés par subvention. Sur ces 344 opérations, 51 concernent des projets immobiliers (restructurations, extensions, rénovations...) et 293 les systèmes d'information, notamment autour de la gestion de l'information médicale et du dossier du patient. Cette répartition s'inverse si l'on raisonne en termes de crédits, puisque les investissements immobiliers représentent environ 1,5 milliard d'euros, soit 81% du total. Le choix de l'hôpital Necker pour la présentation des projets retenus ne doit rien au hasard. Cet établissement va en effet bénéficier de l'opération la plus importante, avec la création d'un pôle mère-enfant, pour un investissement de 183 millions d'euros. Mais d'autres opérations importantes sont également prévues, notamment dans les CHI ou centres hospitaliers de Belfort-Montbéliard, Calais, Clermont-Ferrand, Créteil, Mulhouse, Strasbourg ou Troyes, ainsi qu'au centre de lutte contre le cancer d'Angers. Alors que la tragédie d'Haïti vient de rappeler l'existence de la menace, le plan prévoit aussi la poursuite de la mise aux normes antisismiques des hôpitaux de Martinique et de Guadeloupe. En termes géographiques, les trois principales régions bénéficiaires de cette première partie de la seconde phase du plan sont l'Ile-de-France (430 millions d'euros d'investissements), Rhône-Alpes (223 millions) et le Nord-Pas-de-Calais (156 millions).
Si le plan Hôpital 2012 continue de bénéficier d'un bon accueil de la part de la communauté hospitalière et des élus locaux - très actifs dans la défense des projets de l'établissement dont ils président le conseil d'administration -, des critiques commencent néanmoins à se faire jour. Dans un climat social plus tendu en raison des suppressions d'emplois, les organisations syndicales et certains chefs de service contestent l'accent mis sur l'investissement, en faisant valoir que les difficultés des hôpitaux viennent, selon eux, d'un manque de moyens humains plutôt que d'un manque d'équipements.
De son côté, le conseil de Paris a décidé, le 8 février, de créer un "groupe de travail" sur l'avenir des hôpitaux parisiens. Ce groupe va procéder à une série d'auditions, en vue d'un débat de fond au conseil de Paris lors de sa session de mai prochain. Bertrand Delanoë ne cache pas en effet son hostilité à la suppression programmée de 3 à 4.000 postes à l'AP-HP à l'horizon 2012. A noter : certains des voeux adoptés par le conseil de Paris le 8 février - dont ceux relatifs à l'avenir de l'Hôtel-Dieu et au maintien des services de l'hôpital Bichat -, l'ont été avec le concours de voix de l'opposition municipale.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 

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