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Santé - Roselyne Bachelot présente le plan Santé Outre-Mer

A l'occasion d'un déplacement en Martinique et en Guadeloupe, les 20 et 21 juillet, Roselyne Bachelot-Narquin a présenté le plan Santé Outre-Mer. Celui-ci a pour objet "d'accompagner la mise en oeuvre de la réforme instituée par la loi Hôpital, patients, santé et territoires dans les DOM et de mieux prendre en compte leurs particularités (insularité, éloignement de la métropole, risques naturels particuliers, populations fragilisées et surexposées à certaines pathologies...)". L'élaboration de ce document - en concertation avec les élus locaux, les agences régionales de l'hospitalisation (ARH), les professionnels de santé, l'assurance maladie, les représentants des usagers... - avait été lancée en mai 2008 (voir notre article ci-contre du 5 mai 2008). Avec un certain retard sur le calendrier initialement envisagé - auquel la crise sociale aux Antilles n'est sans doute pas étrangère -, la ministre de la Santé en a donc présenté les principales mesures lors de sa visite sur place.
Le plan Santé Outre-Mer comporte six grands axes. Le premier concerne la formation des professionnels. Il comprend la mise en place, "de façon progressive", de la totalité du premier cycle des études médicales dans les zones Antilles-Guyane et Océan Indien et, pour une bonne part, du troisième cycle. Les professions de santé non-médicales bénéficieront de l'engagement, pris par le chef de l'Etat, de créer un institut de formation aux métiers de la santé sur chacune des deux grandes zones géographiques. La recherche constitue le second axe du plan, avec un renforcement du financement des établissements en missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation, auquel s'ajoute un axe spécifique sur la drépanocytose. Le troisième axe concerne la continuité territoriale dans le domaine de la santé. Celle-ci passe notamment par le développement de la télémédecine, de la téléformation et des "jumelages" entre établissements de santé. Le plan est en revanche très prudent sur la question du transport aérien, particulièrement sensible pour les nombreux personnels hospitaliers antillais exerçant en métropole. Il se contente d'indiquer que "la ministre a sensibilisé sa collègue [secrétaire d'Etat chargée de l'Outre-Mer, NDLR] afin que puisse être inventoriés les dispositifs d'aide aux transports aériens et leurs critères d'octroi, pour les faire évoluer si nécessaire, afin que le fonds de continuité territoriale puisse notamment profiter aux agents de la fonction publique hospitalière et plus généralement aux établissements de santé". Plus inattendu, le quatrième axe porte sur les risques naturels. En pratique, il s'agit essentiellement de la mise aux normes des établissements hospitaliers en matière sismique. Le plan Hôpital 2012 prévoit une enveloppe spécifique de financement à ce titre. Les difficultés financières des établissements constituent le cinquième axe. S'il évoque, à propos des DOM, un "besoin réel d'objectivation des effets financiers délétères de leurs spécificités", "un rebasage éventuel des dotations de missions d'intérêt général dès 2010" et la poursuite des enveloppes spécifiques pour la résorption des stocks de créances irrécouvrables (notamment en Guyane), le plan ne fournit pas de chiffres. Enfin, le dernier axe traite de la coopération interrégionale et internationale, qui verrait les établissements de santé jouer un rôle de premier plan dans la politique française de coopération régionale dans les Caraïbes et l'Océan indien.
Roselyne Bachelot-Narquin a également annoncé la mise en place d'un comité de suivi du plan. Il sera chargé de veiller à la mise en oeuvre des mesures prévues et de présenter un bilan d'étape de leur application au premier trimestre 2010.

 

Jean-Noël Escudié / PCA