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Santé - La Réunion aura son centre hospitalo-universitaire

A la différence de la Martinique et de la Guadeloupe, la Réunion ne dispose pas d'un centre hospitalier régional (CHR), en dépit de son éloignement de la métropole. A l'occasion de son déplacement dans l'île, du 28 au 30 octobre 2006, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a annoncé que le CHR de la Réunion serait créé "d'ici à la fin de l'année". Ce nouvel établissement regroupera le centre hospitalier départemental de Saint-Denis - qui tenait jusqu'alors lieu de CHR de fait - et le groupe hospitalier Sud Réunion (GHSR), implanté à Saint-Pierre. Les 240 praticiens des deux établissements ont élaboré un projet médical commun et, le 10 novembre, les deux conseils d'administration devraient à leur tour adopter une délibération commune. Le ministre de la Santé a également rappelé que "le CHR est une étape avant la création d'un centre hospitalo-universitaire (CHU) à la Réunion", ce qui suppose la mise sur pied d'une faculté de médecine. L'objectif est notamment de fixer sur l'île des médecins spécialistes. L'annonce de ces mesures met un terme à une vingtaine d'années de tergiversations et de projets avortés en raison des rivalités entre collectivités et entre établissements. Mais elle inquiète les pôles sanitaires Est et Ouest de l'île, qui craignent de voir leurs propres projets de rénovation et de développement remis en cause. Xavier Bertrand a donc annoncé une enveloppe supplémentaire de 60 millions d'euros sur quatre ans pour financer les différents chantiers hospitaliers.
A l'approche de l'été austral - qui laisse craindre une reprise de l'épidémie de chikungunya - le ministre de la Santé a également profité de sa visite pour installer le groupement d'intérêt public (GIP) rassemblant tous les acteurs de la lutte antivectorielle (Etat, communes, département et région). Le GIP mettra notamment en oeuvre le Service de prophylaxie renforcé (SPR). Le ministre a annoncé le recrutement de 220 techniciens sanitaires et techniciens adjoints de la lutte antivectorielle d'ici à 2008. Répondant à une demande des collectivités territoriales, il s'est déclaré favorable à la mise en place d'"une autre filière de recrutement que le concours", afin de permettre l'embauche de jeunes Réunionnais déjà engagés dans la lutte contre les moustiques, mais qui ne présentent pas les diplômes requis.

 

Jean-Noël Escudié / PCA