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Patrimoine - Près de 360 immeubles inscrits ou classés en 2010

Le Journal officiel du 4 mai 2011 publie la liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2010. Cet exercice annuel constitue un bon reflet de l'intensité de l'activité de protection du patrimoine. A cette aune, 2010 peut être considérée comme une année très moyenne, qui confirme la baisse du nombre de classements engagés depuis plusieurs années. En effet, si l'on s'en tient aux seuls immeubles classés - la protection la plus élevée -, la liste 2010 en dénombre 39. Ce chiffre était de 43 en 2009 et 2008, de 44 en 2007, de 52 en 2006 et de 72 en 2005. Avec un total de près de 320 en 2010, les inscriptions sont nettement plus nombreuses. Sur la longue période, les mesures de protection des immeubles au titre des monuments historiques (classements et inscriptions) - qui ont battu leur record dans les années vingt à la suite de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques - sont reparties à la hausse à partir des années cinquante. Elles ont culminé durant la décennie 90, avant de décliner depuis le début du XXIe siècle.

Treize départements manquent à l'appel

Sur un plan géographique, les quelque 360 mesures de protection prises en 2010 se répartissent sur l'ensemble du territoire. La lecture de la liste montre néanmoins que treize départements manquent à l'appel. C'est notamment le cas de l'Aude, de l'Aveyron, de l'Oise, des Hautes-Pyrénées, de la Guadeloupe et de la Guyane. La Lorraine a été particulièrement défaillante puisque l'on ne compte aucun immeuble inscrit ou classé en 2010 dans ses quatre départements (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle et Vosges). Quelques grands départements ont également été aux abonnés absents l'an dernier, comme la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise. De façon générale, la densité de monuments historiques au kilomètre carré varie fortement selon les territoires. Les densités les plus fortes s'observent ainsi en Ile-de-France, dans le nord-ouest de la France, le long d'une diagonale allant de Bordeaux à Strasbourg et sur le pourtour de la Méditerranée. A l'inverse, les Alpes, la Corse et le sud du Massif central présentent les plus faibles densités.
La France compte 43.455 immeubles protégés au titre des monuments historiques. Sur ce total, 33% sont classés et 67% inscrits. La moitié de ces immeubles appartiennent à des propriétaires privés, 43% à des communes, 4% à l'Etat et 3% à d'autres catégories de propriétaires. Explication de cette proportion élevée de propriétaires privés : 33% des immeubles protégés sont des habitations, les autres usages se répartissant en édifices religieux (29%), architecture militaire (7%), génie civil (6%), jardins (6%), architecture funéraire et commémorative (5%), architecture agricole (4%) et autres (10%). Enfin, en termes d'époques d'origine, les Temps modernes (XVIe-XVIIIe siècle) prédominent nettement (45% des immeubles), suivis du Moyen-Age (33%), de l'époque contemporaine (17%) et de la Préhistoire et de l'Antiquité (5%).

Jean-Noël Escudié / PCA

Référence : liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2010 (Journal officiel du 4 mai 2011).

 

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