Haut débit - Pour un aménagement durable des zones blanches ADSL

L'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca) a fait réaliser une étude sur les zones blanches du haut débit par le cabinet Tactis, avec l'appui de la Caisse des Dépôts (département développement numérique des territoires). Stéphane Lelux, président du cabinet, en a présenté les grandes lignes à la mi-octobre dernier à Paris à l'occasion de la rencontre annuelle Territoires et réseaux d'initiative publique (Trip) organisée par l'Avicca.
Pilotée par un comité de collectivités impliquées dans la mise en œuvre de réseaux de collecte, l'étude - dont l'association vient de mettre en ligne la présentation - s'adresse aux décideurs locaux (DGS et adjoints, responsables de développement économique, des réseaux, des TIC, etc.). Elle a pour but de donner le contexte global de la problématique et de proposer des pistes de solutions qui soient opérationnelles aujourd'hui et préservent l'avenir en cas d'investissements lourds (génie civil...).

Une solution pérenne : le réseau de collecte en fibre optique

Le problème commun à l'ensemble des acteurs est d'abord d'identifier toujours plus finement les zones non-éligibles à l'ADSL à une échelle infra-communale. Il convient ensuite de conserver une approche globale des services numériques : Wi-Fi, Wimax, télévision numérique terrestre (TNT), téléphonie mobile de troisième génération (3G)...
L'étude compare alors les différents montages qui s'offrent aux collectivités : assistance administrative des opérateurs (Drôme), marché de services (Vienne, Deux-Sèvres), délégation de service public en concession (Haut-Rhin, Pyrénées-Atlantiques, Meuse, Haute-Marne...), affermage (Seine-et-Marne), contrat de partenariat (Auvergne), marchés publics (Seine-Maritime, Haute-Garonne...).
Enfin, l'étude conforte la mise en perspective du traitement des zones blanches avec l'arrivée du très haut débit (THD) sur fibre optique, à moyen terme. Elle explore notamment les nouvelles possibilités offertes par les labels "zones d'activité THD" ou "logement multimédia" (communauté d'agglomération d'Angoulême, Rennes Métropole ou Debitex en Seine-Saint-Denis), la mutualisation du câblage interne des immeubles (pilotes en cours à Paris) ou du génie civil avec la réutilisation des fourreaux des réseaux câblés (communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines).
"Cette synergie zone blanche et THD peut être permise par une approche opportuniste d'un réseau de collecte à l'échelle d'un territoire", a expliqué Stéphane Lelux. Car le déploiement d'une boucle de collecte en fibre optique permet de générer des économies de l'ordre de 2 à 7 millions d'euros sur 20 ans pour 100 communes partiellement en zones blanches, à l'échelle d'un département, "soit l'équivalent d'une infrastructure entre 40 et 150 km de fibre", chiffre l'étude.
"Demain, de nouvelles zones blanches vont apparaître, suite au développement du très haut débit et d'usages plus symétriques dans les zones denses. Les collectivités peuvent commencer à mettre en œuvre des politiques d'anticipation pour abaisser le coût de déploiement des futurs réseaux", conclut Martial Gabillard, le président de l'Avicca.

 

Luc Derriano / EVS