Archives

Social - Pour l'Unccas, la réussite du plan Pauvreté passe par une mobilisation nationale et un pilotage décentralisé

Une semaine après la présentation par Manuel Valls de la feuille de route 2015-2017 du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté (voir notre article du 5 mars 2015), l'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) en "appelle à un regain de mobilisation collective". Saluant "la volonté du Premier ministre de relancer le plan" et "certaines mesures (…) comme celles à destination des jeunes ou la prime d'activité", le réseau représentant 4.000 CCAS et Cias insiste sur la nécessité de renforcer "l'approche transversale" et "l'ambition collective" de la démarche "pour être vraiment à la hauteur des enjeux".

Intelligence des territoires contre pilotage du préfet de région

"Nous regrettons le pilotage très centralisé via le préfet de région", peut-on lire dans un communiqué du 10 mars 2015. "Nous aspirons à ce que la gouvernance associe bien davantage les acteurs locaux." Pour l'Unccas, l'ambition globale et transversale du plan n'a pas été suffisamment relayée au niveau local. "L'information ne redescendait pas forcément", selon Hélène-Sophie Mesnage, déléguée générale adjointe de l'Unccas. "On n'est pas sûr que le préfet de région soit l'interlocuteur le plus pertinent en termes d'ancrage local", ajoute Benoît Calmels, délégué général.
Tout en reconnaissant le "rôle essentiel de l'Etat", tout comme celui du département, chef de file des solidarités confirmé par le projet de loi Notr, Benoît Calmels considère que le plan Pauvreté ne pourra produire des effets qu'à condition de s'appuyer sur "l'intelligence des territoires".

"Laissons de la souplesse car la France est multiple"

"Le schéma d'organisation ne peut pas être le même partout", poursuit le délégué général de l'Unccas. Ce dernier appelle à "se mettre autour de la table" et à tenir compte de la "pratique historique", des "modes de coordination" et de la répartition des rôles entre les acteurs qui n'est pas la même d'un territoire à l'autre. Par exemple, "suite à la canicule de 2003, les endroits où ça s'est bien passé sont ceux où tous les acteurs – préfet, hôpitaux, médecins généralistes, département, CCAS, associations... – ont pris le temps de se réunir, d'apprendre à se connaître et à travailler ensemble, plutôt que de déclencher tout de suite un plan".
L'Unccas propose ainsi "d'être partie prenante d'une mission sur l'optimisation des processus locaux de coordination dans la lutte contre les exclusions, en complément de la démarche Agille centrée sur les relations Etat-conseils généraux".
 Si la mutualisation peut parfois s'avérer nécessaire, l'Unccas préfère mettre en avant la notion d'"optimisation". "La taille démographique n'est pas en tant que telle un gage de qualité", estime Benoît Calmels. "Regardons ce qui existe, dans quels cas et pourquoi ça marche bien" et "laissons de la souplesse d'organisation car la France est multiple", ajoute le délégué général du réseau des CCAS. Pour ce dernier, actuellement, "on est en train de perdre l'essence même de la décentralisation : la subsidiarité".

Mobilisation nationale contre l'exclusion

Pour impulser une telle dynamique collective, l'Unccas souhaite que le gouvernement lance un appel à une "mobilisation citoyenne pour l'inclusion sociale, à l'image de l'initiative Monalisa (Mobilisation nationale contre l'isolement des personnes âgées) en faveur de la lutte contre l'isolement des personnes âgées". "Il y a déjà le feu dans la maison", alerte Benoît Calmels, "on ne peut plus se permettre les querelles institutionnelles". Il faut, selon lui, "replacer les gens au cœur du dispositif et agir à l'endroit où c'est le plus pertinent".

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis