Pas de progression des ventes au premier semestre 2024 pour le commerce spécialisé

Le premier semestre 2024 ne montre pas de hausse des volumes vendus par le commerce spécialisé, d'après le bilan de Procos présenté le 10 juillet 2024. Les secteurs des chaussures et de l'habillement sont particulièrement en difficulté. L'incertitude politique, ajouté à la mauvaise météo, ont rendu le mois de juin difficile et laissent planer des risques sur les résultats du secteur du commerce dans les prochains mois.

"Il y a quelques années, le consommateur n'avait besoin de rien sauf de ce qu'on lui proposait, maintenant c'est sauf s'il en a envie ; l'envie est devenue le moteur de la consommation." C'est en ces termes qu'André Tordjman, président de Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, a démarré la conférence de presse organisée le 10 juillet 2024 sur les résultats du secteur au premier semestre 2024. "Et pour redonner de la puissance à l'activité commerciale, il faut que nous fassions des efforts dans trois domaines : les enseignes, avec des produits et des services qui donnent envie, les lieux physiques et digitaux et les collaborateurs", a précisé le président de Procos. Trois comités vont être créés au sein de Procos sur ces axes.

Pas d'augmentation des volumes vendus au premier semestre 2024

En moyenne, sur le premier semestre 2024, les ventes des magasins du commerce spécialisé sont en hausse de 2,5% par rapport à la même période en 2023, mais c'est exactement le niveau de l'inflation sur la période. "Il n'y a pas eu d'augmentation des volumes vendus", a détaillé Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos. Et certains secteurs sont en vraie difficulté sur cette période : le secteur des chaussures (-6,1%) et de l'habillement (-4,8%). Mis à part le mois de mars 2024 (+7,4%), la fréquentation est en baisse durant tout le premier semestre par rapport à la même période en 2023, avec une forte baisse (-6,1%) en juin. En cause ce mois-là : la mauvaise météo mais aussi l'incertitude politique, à la suite de l'annonce de la dissolution. "Le mois de juin a été violemment impacté par la dissolution", a souligné Emmanuel Le Roch.

Les centres-villes plus impactés que les centres commerciaux

Les centres-villes sont plus impactés que les centres commerciaux, indique aussi la fédération. "Cela va être un sujet important pour Procos", assure Emmanuel Le Roch.

Pour les prochains mois, la fédération du commerce spécialisée n'est pas très optimiste, face aux incertitudes politiques et à la tension sur l'inflation qui perdurent. Car si l'inflation a baissé, les dépenses contraintes et le manque de confiance impactent toujours la consommation. Autres éléments qui vont influencer la consommation à l'avenir : la construction de logements et le marché immobilier, pour le secteur de l'équipement de la maison notamment, la hausse des prix des denrées alimentaires du fait de l'impact climatique, le vieillissement et la baisse de la natalité, pour le secteur de l'équipement enfant, ou encore la pression environnementale et la tendance à "moins ou mieux consommer".

Baisse des charges et transformations des zones commerciales

Face à ces enjeux auxquels doit faire face le commerce, "nous avons été capable, dans le cadre du Conseil national du commerce, d'échanger, tous acteurs confondus, sur un certain nombre de mesures, dont la mensualisation des loyers, qui sont portées par le projet de loi de simplification [suspendu par la dissolution, ndlr] ; nous espérons que tout sera encore possible demain", a souligné Emmanuel Le Roch. La baisse des charges pour les centres commerciaux et les réflexions autour de la transformation des zones commerciales en entrées de ville, à la suite du plan lancé par le gouvernement en septembre 2023, font partie des sujets qui seront particulièrement suivis par Procos.