Très haut débit - Orange et SFR se partagent le déploiement de la fibre sur 9,8 millions de logements
Les opérateurs France Télécom-Orange et SFR viennent de conclure un accord de partage pour développer le réseau de fibre optique dans les zones intermédiaires de densité moyenne, lorsque leurs projets de déploiement se recoupent. Au total 9,8 millions de logements sont concernés sur les 11 millions que les opérateurs prévoient de raccorder dans ces zones. "SFR en réalisera 2,3 millions et France Télécom-Orange 7,5 millions", précisent les nouveaux partenaires dans un communiqué commun.
Cet accord, qualifié "d'avancée décisive" par l'Arcep, l'Autorité de régulation, revient à instituer une logique d'opérateur unique de zone afin d'éviter les doublons. La désignation de l'opérateur chargé du déploiement s'est faite sur "le meilleur calendrier et la meilleure couverture proposée". Comme chaque déploiement doit s'opérer ensuite à partir de l'un des 160 "cœurs de ville" désignés comme zones très denses, la répartition a été organisée agglomération par agglomération afin de garantir l'homogénéité des réseaux. Au total, 3.440 communes sont directement concernées ; ce qui représente, avec les zones denses en cours de traitement, 60% de la population.
Dans le cadre fixé par le régulateur, les opérateurs ont jusqu'à 2015 pour initier tous les déploiements prévus. Ils s'engagent ensuite à couvrir chaque commune dans les cinq années qui suivent la première initialisation, pour un achèvement au plus tard en 2020. L'accord ayant un effet immédiat sur la mise en œuvre, les opérateurs ont annoncé que leurs représentants locaux prendraient contact "dès les prochains jours" avec les collectivités concernées, afin qu'elles puissent "organiser la concertation locale nécessaire à une bonne articulation public-privé des déploiements".
Partager les investissements sur les zones moins rentables
Cet accord, qui valide une logique de partage et d'optimisation des dépenses d'investissement sur les zones moins rentables, devrait alléger la charge de déploiement des deux opérateurs qui se sont aussi engagés à être commercialement présents sur les zones de l'accord. Chacun souscrira aux offres de gros de celui qui réalise localement le réseau. Les autres acteurs du marché pourront également s'appuyer sur ces infrastructures dans les conditions définies par l'Arcep, y compris en participant à leur cofinancement, pour proposer des offres commerciales très haut débit. Un accord que Free avait déjà conclu avec France Télécom-Orange en juillet dernier.
Quant aux 40% de foyers non couverts, ils seront rendus éligibles à la fibre optique en 2012 par des déploiements de type "réseaux d'initiative publique" associant les collectivités territoriales et les opérateurs, comme l'a rappelé l'Arcep dans un communiqué.
Bien que les deux groupes n'aient pas souhaité donner de précisions sur la portée financière du nouvel accord, le quotidien "Les Echos" évalue à 4,9 milliards les investissements à réaliser, sur la base d'une estimation moyenne de 500 euros par prise. Un porte-parole de France Télécom-Orange s'est contenté de rappeler que l'intervention du groupe s'inscrivait dans l'enveloppe des 2 milliards annoncés pour 2015 et, qu'au-delà, sur la tranche 2015-2020, "il n'y avait pas encore suffisamment de visibilité".