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Santé - Offre de soins : les villes prennent la parole

Alors qu'un projet de loi sur l'organisation des soins se prépare, les associations d'élus locaux font valoir combien les politiques sanitaires représentent un enjeu central pour leurs villes.

La perspective du projet de loi sur la modernisation du système de santé, qui devrait être déposé avant l'été, ne laisse pas les villes indifférentes. Coup sur coup, trois associations d'élus locaux viennent ainsi de prendre position.
Dans le cadre de la préparation de son "Manifeste 2008 des maires de grandes villes", l'AMGVF a adopté une résolution intitulée "S'engager pour la santé". L'objectif affiché est d'"ouvrir l'hôpital sur la ville et [de] coordonner les différents acteurs de santé". Cette résolution s'inscrit clairement dans le cadre des évolutions récentes et de celles en préparation. Elle se traduit notamment par la formulation de cinq grandes orientations : développer une culture de la santé qui sensibilise davantage les élus à la fonction d'administrateur hospitalier, intégrer la dimension santé dans la rénovation urbaine (notamment dans l'approche environnementale et dans l'attractivité des quartiers pour les professions de santé), repenser la place de l'hôpital dans la ville comme pôle d'excellence et pôle de proximité (le maire ayant, entre autres, la mission d'ouvrir l'hôpital sur la ville), développer les réseaux de santé et, enfin, comprendre la santé dans sa définition la plus globale (dans l'acception de l'OMS d'une santé conçue comme un état de bien-être dépassant le seul volet strictement sanitaire).
Pour sa part, la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) publie, en association avec la Caisse des Dépôts, une étude intitulée "Les villes moyennes et la santé". Celle-ci prolonge la réflexion engagée par la fédération lors de ses troisièmes Assises organisées à Chambéry en septembre dernier. Les grandes lignes de l'étude avaient d'ailleurs été présentées à cette occasion. Plaidant en faveur du rôle de pivot des villes moyennes en matière d'offre sanitaire - les 220 villes concernées regroupent 63% des équipements de santé -, cet ouvrage collectif commence par souligner les grands enjeux qui devraient se retrouver dans le projet de loi sur la modernisation du système de santé : vieillissement, précarité et inégalités sociales, accès aux soins, évolutions de la démographie médicale et paramédicale, évolution de la gouvernance de la santé... Il fournit également des "éléments de diagnostic" sur la situation comparative de l'offre de soins dans les villes moyennes et se conclut par un certain nombre de préconisations. Celles-ci sont largement centrées sur la lutte contre les "déserts sanitaires", sur les mesures - y compris avec un début de contrainte - relatives à l'installation des professionnels de santé ainsi que sur la régionalisation des formations.
De son côté, l'Association des petites villes de France (APVF), évidemment toujours sensible à la question des fermetures d'hôpitaux locaux et à celle de la répartition territoriale de l'offre de soins, vient d'exprimer ses inquiétudes sur la prochaine mise en place des agences régionales de santé (ARS) qui vont succéder aux actuelles agences régionales de l'hospitalisation (ARH). Tout en se disant satisfaite de l'annonce par Roselyne Bachelot d'un renoncement du gouvernement aux fermetures d'établissements, l'APVF redoute en effet une marginalisation des élus et des collectivités dans la future gouvernance de l'offre de soins. Elle souhaite donc que le projet de loi en préparation propose "des avancées institutionnelles pour associer plus étroitement les régions et les collectivités locales à la gestion de l'organisation territoriale du système de soins".

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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