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Développement des territoires - Nouveaux pôles d'excellence rurale : la santé à l'honneur

Une deuxième génération de pôles d'excellence rurale (PER) voit le jour. Après les 379 pôles sélectionnés en 2006, une nouvelle promotion de 115 pôles a été présentée, mercredi 7 juillet, par Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, et son voisin de la rue de Varenne, Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture. La décision de relancer ce dispositif avait été annoncée par le Premier ministre lors d'un déplacement en Gironde en septembre dernier, suite à la parution d'un rapport élogieux du sénateur Rémy Pointereau voyant dans les PER des "accélérateurs de projets". Selon Bruno Le Maire, ces nouveaux PER illustrent "la diversité du monde rural". "Nous préserverons cette diversité contre un mouvement d'uniformisation très profond si nous sommes capables de nous moderniser. Les PER sont un grand succès pour notre pays et un modèle pour beaucoup de pays européens", s'est-il félicité. Les pôles bénéficieront de 360 millions d'euros d'investissements (dont 100 millions de l'Etat). Les subventions de l'Etat iront de 350.000 à 1,5 million d'euros et serviront à financer des dépenses d'investissements uniquement. Les préfets de département seront chargés d'ajuster avec les porteurs de projets les plans de financement "dans les semaines à venir".
Comme leurs prédécesseurs, ces pôles traduisent les mutations du monde rural avec une forte représentation des activités de services (40%). Michel Mercier a d'ailleurs rappelé les enjeux que représente le regain démographique de la plupart des départements ruraux. La sélection reflète ainsi les fortes attentes exprimées lors des dernières Assises des territories ruraux, notamment en matière de santé. Au-delà des 250 maisons de santé prévues par le plan en faveur des territoires ruraux présenté en mai dernier, plusieurs projets visent à améliorer l'accès à ce service. C'est le cas du pôle Techniques de l'information et de la communication et Santé du conseil général du Bas-Rhin qui se penche sur la question du vieillissement de la population, de la Maison de santé pluridisciplinaire de la communauté de communes du Pays de Trezence (Charente-Maritime), du pôle territorial de santé du Pays de Saint-Flour (Cantal) ou du pôle Santé Sud-Ouest mayennais de la communauté de communes du Pays du Craonnais (Mayenne). Le numérique est également à l'honneur avec le projet E-Corrèze ou le Pays 2.0 du Pays nivernais Morvan (Bourgogne). D'autres sont davantage liés à l'activité agricole. Pour Bruno Le Maire, il y a d'ailleurs une complémentarité avec la loi de modernisation agricole qu'il vient de défendre à l'Assemblée, notamment concernant les circuits courts, avec l'exemple du Pays de Velay (Haute-Loire) ou la valorisation de filières (bois, vignobles, salers, etc.).

Les nouveaux pôles sont présents dans 60 départements, avec une forte proportion dans le Massif central, la Lozère étant la mieux représentée avec six pôles. Les intercommunalités représentent plus de la moitié des porteurs de projets (64). Six conseils généraux portent également un projet (Allier, Gers, Haute-Loire, Hautes-Pyrénées, Bas-Rhin, Deux-Sèvres), le reste se répartissant entre pays, parcs naturels régionaux et divers syndicats mixtes ou associations. En revanche, le dispositif reste boudé par les régions. "Les PER permettent de faire travailler ensemble les collectivités, souvent en intercommunalité, des agriculteurs professionnels, des entreprises et de faire émerger des potentialités ignorées et modernes", a souligné Michel Mercier qui voit dans les pôles le fer de lance d'une "économie locale nouvelle".
Le nouvel appel à projets fera l'objet d'une seconde vague, en octobre prochain, l'occasion pour les 76 candidats non retenus cette fois-ci d'être repêchés.
 

Michel Tendil