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Développement rural - Les pays font un bilan positif des pôles d'excellence rurale, malgré un calendrier "serré"

"Le bilan de la première génération des pôles d'excellence rurale (PER) est très positif." C'est dans ces termes que Max Barbier, chargé de mission développement local à la Datar (Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) s'est exprimé à l'occasion d'une journée-rencontre consacrée par l'Association de promotion et de fédération des pays (APFP), ce 12 janvier, à la seconde génération des pôles d'excellence rurale (PER). "6% de PER seulement ont été abandonnés, précise-t-il, c'est donc une politique publique réussie à 94%." Autre point positif, relevé par le chargé de mission : 90% des engagements financiers de l'Etat ont été mis en place, pour un montant total de 235 millions d'euros. Et l'impact des PER sur la dynamique interne des territoires est flagrant, selon Max Barbier. "Ca booste les énergies, même les élus le reconnaissent, et ça permet de lancer des projets dont on parlait jusque-là mollement. La valeur ajoutée du PER, c'est que ce n'est pas une somme de projets individuels mais un projet collectif." Un bilan positif qui fait écho aux conclusions du rapport d'information du sénateur UMP Rémy Pointereau, publié le 17 septembre 2009, et qui a donné lieu à un nouvel appel à projets lancé le 16 novembre 2009. L'APFP a également dressé un bilan des PER en focalisant sur leurs liens avec les pays. Un bilan qui met en avant les atouts des PER : la création d'une impulsion sur les territoires, la concrétisation d'actions en gestation, l'implication des acteurs privés, une réponse adaptée aux territoires ruraux. Le bilan de l'APFP cite aussi les points qui restent à améliorer - dont, principalement, les financements. "L'écrêtement des fonds destinés aux PER a vu une enveloppe finale différente de l'enveloppe attendue, parfois jusqu'à moitié", indique ainsi l'étude, réalisée en octobre 2009, qui a porté sur les 115 PER labellisés et portés par un pays. L'absence de crédits d'ingénierie a aussi été mise en avant. Mais sur ce point, la Datar ne veut pas céder. "C'est un équilibre à construire", a ainsi précisé Max Barbier durant la journée d'informations de l'APFP, "on ne répondra pas par les PER à tous les problèmes des territoires ruraux".
Enfin, dernier point négatif des PER, d'après l'APFP : le calendrier, qui est jugé "serré" et qui "n'a pas permis de boucler tous les dossiers, de stabiliser les partenaires ni les maîtres d'ouvrage". De ce côté, pour la deuxième génération des PER, les projets, qui doivent être déposés au plus tard le 20 février ou le 20 août pour la deuxième vague, devront être engagés financièrement au plus tard le 31 décembre 2012 pour la première vague, le 30 juin 2013 pour la deuxième vague. Et les porteurs de projets des PER qui n'auraient pas été terminés lors de la première vague ne pourront pas déposer de dossiers. "Nous avons décidé de supprimer la tentation de déposer un dossier avant de terminer celui en cours", a souligné Max Barbier. En revanche, la Datar n'a pas fixé de thèmes spécifiques pour ce deuxième appel à projets, préférant prévoir des "enjeux" auxquels les projets présentés doivent répondre : développer les activités économiques et valoriser les atouts des territoires ruraux, faciliter la vie quotidienne des populations rurales, organiser et animer les territoires afin d'assurer la complémentarité des espaces. La Datar assure aussi n'avoir "aucun a priori" sur les projets qui seront présentés. "On va voir ce qui remonte, tout dépendra de ce qui nous est présenté", estime Max Barbier.

Emilie Zapalski