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Etat en région - Nouveaux chefs-lieux de région : les villes les plus grandes l'emportent, les autres ont des lots de consolation

Le 31 juillet, le gouvernement a dévoilé les chefs-lieux des régions qui verront le jour le 1er janvier prochain. A défaut d'accueillir la préfecture de région, les villes perdantes obtiendront quelques directions ou services de l'Etat. Certains élus locaux se disent rassurés, mais pas tous.

Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon, Rouen et Toulouse seront les chefs-lieux de six régions qui verront le jour le 1er janvier prochain, du fait de la fusion de treize des vingt-deux régions existantes, a annoncé le Premier ministre, le 31 juillet, dans une communication en conseil des ministres (voir ci-contre). La liste qu'il a révélée ne contient pas de surprises. Les villes retenues étaient favorites depuis plusieurs mois, même si pour l'une ou l'autre, une petite incertitude demeurait.
Ces villes sont "les plus peuplées des nouvelles régions", indique le gouvernement, en soulignant que les décisions n'ont encore qu'un caractère provisoire. Les chefs-lieux définitifs (c'est-à-dire les villes où les futures préfectures de région seront implantées) seront fixés "avant le 1er octobre 2016", après avis des conseils régionaux élus en décembre 2015.
Pour la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, il n'y avait pas de suspens, puisque la loi a d'ores et déjà retenu Strasbourg comme futur chef-lieu. Quant aux régions dont les limites n'ont pas été modifiées lors du passage de vingt-deux à treize régions en métropole, elles conservent leurs chefs-lieux historiques (Ajaccio, Marseille, Nantes, Orléans, Paris, Rennes).

Un tiers des sièges de direction sera réservé aux anciens chefs-lieux

Dans les domaines de l'éducation et de la santé, l'organisation différera. Les académies actuelles seront maintenues dans leurs limites géographiques, mais elles seront regroupées en treize "régions académiques" pilotées chacune par un "recteur de région académique". Occuperont cette fonction les recteurs des académies d'Aix-Marseille, Besançon, Bordeaux, Caen, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz et Paris. Un "comité régional académique" permettra d'"harmoniser les politiques de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche menées dans la région". Quant aux sièges des agences régionales de santé (ARS) des nouvelles régions, ils seront localisés à Bordeaux, Caen, Dijon, Lille, Lyon, Montpellier et Nancy. Mais "les fonctions régionales seront, selon la taille des régions, réparties sur plusieurs sites", précise le gouvernement.
Essentiel aux villes qui vont perdre la qualité de chef-lieu, "l'équilibre des territoires est garanti par les nouvelles organisations régionales", affirme le Premier ministre. Qui rappelle que des préfets préfigurateurs ont mené entre fin avril et fin juillet une concertation sur le dossier, notamment avec les élus locaux. Concrètement, les chefs-lieux de région concentreront les deux tiers des sièges des directions régionales, le tiers restant des sièges devant être implanté "hors chefs-lieux". Autre garantie, les sites des directions régionales actuelles "seront maintenus en quasi-totalité, avec des effectifs comparables à ceux actuellement en poste".
Ces décisions ont rassuré certains édiles, par exemple le socialiste Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon. Son homologue d'Amiens, l'UDI Brigitte Fouré, a réagi très différemment. En dépit de l'attribution à sa ville des sièges de deux directions (Alimentation, agriculture, forêt et Jeunesse, sports et cohésion sociale) et d'un "centre de validation de titres", elle s'est dite "déçue, fâchée et choquée".

Les directions départementales seront confortées

La réforme ne se fera pas au détriment de la proximité, a promis Manuel Valls. A cette fin, les effectifs des directions départementales interministérielles, mis à rude contribution au cours des dernières années, seront "mieux préservés". Les services régionaux seront appelés quant à eux à faire plus : "dès 2016 et dans les années suivantes", ils fourniront les deux tiers des efforts de réduction d'effectifs, grâce aux marges de manœuvre dégagées par les fusions.
La réforme s'accompagnera d'une plus grande cohérence de l'action de l'Etat, sous l'égide des préfets dont le rôle sera "renforcé", assure le Premier ministre. Elle sera aussi l'occasion de moderniser les méthodes de travail des services. En matière d'administration numérique, une expérimentation sera ainsi conduite en Bourgogne-Franche-Comté, notamment pour faciliter le travail des administrations installées sur plusieurs sites.
Les nouvelles directions régionales de l'Etat seront créées en janvier prochain. Leur mise en place nécessitera trois ans. Conséquence de ces changements : sur les 27.000 agents de l'Etat en fonction dans les régions, environ 1.000 devront changer de lieu de travail et, donc, parfois déménager. 2.000 à 3.000 autres agents devraient voir leurs fonctions changer, tout en restant dans la même zone, a précisé à l'AFP un responsable du dossier.
 

 

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