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Petite enfance - Modes de garde : des assistantes maternelles moins nombreuses, mais plus heureuses

Depuis plusieurs années, les places disponibles auprès des assistantes maternelles agréées et le nombre de leurs employeurs ne cessent de diminuer au fil des études de la Drees ou de l'Acoss (voir nos articles ci-dessous du 17 avril et du 25 janvier 2018). Ainsi sur la durée de la précédente COG de la branche Famille (2013-2017), le nombre de places chez les assistantes maternelles a reculé de 22.000 unités, alors que l'objectif était d'en créer 80.000 (voir notre article ci-dessous du 16 avril 2018). Pourtant, une étude commanditée par les organisations du secteur (Unsa-Fessad, Supnaafam-Unsa et Anamaaf) montre un haut degré de satisfaction parmi ces professionnelles de la petite enfance. L'enquête en ligne, sur un site spécialisé, était ouverte à toutes les assistantes maternelles, via un code. Elle a permis de faire remonter 8.003 questionnaires, dont 5.595 ont été exploités.

Un salaire mensuel brut moyen de 1.470 euros

Le profil des répondants donne une image précise de la profession. Ainsi, 54% des répondantes n'ont pas de diplôme spécialisé, mais 31% possèdent un CAP petite enfance, 2% un diplôme d'auxiliaire de puériculture et 12% un autre diplôme. L'âge moyen est de 44,6 ans (l'entrée dans la profession se faisant souvent une fois que leurs propres enfants ont atteint un certain âge) et la quasi-totalité des assistantes maternelles ont exercé un autre métier (57% un autre métier et 36% plusieurs autres métiers).
Avec une durée de travail moyenne de 33 heures par semaine, la majorité (56%) des assistantes maternelles travaillent à temps plein et, parmi les 39% qui exercent à temps partiel, près des deux tiers (60%) souhaitent passer à temps plein. En outre, 86% des assistantes maternelles disposent de cinq semaines de congés payés par an et 9% de trois à quatre semaines.
Enfin, 43% de ces professionnelles gardent simultanément quatre enfants, 40% trois enfants et 15% deux enfants. La rémunération, versée par les parents - avec le plus souvent l'aide de la CAF - varie selon le nombre d'enfants gardés, mais aussi la localisation géographique. Cela explique que 22% des assistantes maternelles gagnent moins de 1.000 euros brut par mois, 36% de 1.000 à 1.500 euros, 26% de 1.500 à 2.000 euros, 11% de 2.000 à 2.500 euros et 5% plus de 2.500 euros. Au final, le revenu brut moyen de la profession est de 1.470 euros par mois, soit un montant quasi identique au Smic brut (1.480 euros, après déduction de la CSG et de la CRDS).

Plus de 90% des assistantes maternelles satisfaites de leur travail

A 92%, les assistantes maternelles expriment une satisfaction globale sur leur travail (32% de "oui tout à fait" et 60% de "oui plutôt"). Sur douze propositions, les raisons les plus citées pour expliquer cette satisfaction sont les relations avec les enfants (79% de citations), l'autonomie dans l'organisation du travail (65%), le cadre de travail à domicile (35%) et l'indépendance (35%). À l'inverse, les éléments les moins appréciés sont le manque de reconnaissance (48%), la précarité des contrats (40%), le niveau de rémunération (31%) et la difficulté à trouver des employeurs (25%).
Interrogées sur ce qui faciliterait leur travail, les assistantes maternelles citent la création d'une bourse au matériel pour réduire les coûts (47%), une aide pour trouver des familles employeurs (36%), des lieux collectifs d'échanges professionnels (35%) - rôle joué par les relais assistantes maternelles (RAM) - et des formations (30%).

Le rôle clé des RAM

Interrogées sur leurs relations avec les acteurs administratifs, les assistantes maternelles se répartissent à parts égales entre celles qui fréquentent très souvent ou souvent le RAM et celles qui le fréquentent rarement ou jamais. Le RAM reste toutefois le principal lieu d'échanges entre professionnelles (60% de citations), loin devant les associations et syndicats (31%), les forums et réseaux sociaux (30%) et les réunions et échanges informels (29%).
De même, le RAM est cité comme première source d'information professionnelle par 44% des répondantes - juste devant les groupes et réseaux en ligne (39%) et les syndicats et associations (38%) -, alors que seulement 7% d'entre elles citent la PMI.
Pour l'avenir et parmi huit propositions, les enjeux les plus importants aux yeux des assistantes maternelles sont d'arriver à une reconnaissance sociale et professionnelle du métier (77% de citations), d'avoir les mêmes protections que les salariés "ordinaires" (68%), et de revaloriser la garde à domicile parmi les différents modes de garde (52%).
Ces attentes n'empêchent pas les intéressées de souhaiter, à 91%, continuer à travailler dans le domaine de la petite enfance, dont 89% au même poste. Les deux tiers d'entre elles (65%) ont confiance dans leurs perspectives professionnelles, tandis que 63% ont confiance dans leur avenir au sein de la petite enfance et 53% dans l'évolution législative et réglementaire du secteur.

 

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