Mobilité dans les territoires de montagne : un appel à projets pour repenser le "dernier kilomètre"
Dans le cadre du plan d'investissement pour le tourisme en montagne Avenir Montagnes, doté de 650 millions d'euros (voir nos articles du 26 avril et du 27 mai 2021), Joël Giraud annonce le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI) en vue de concevoir de nouvelles solutions de mobilité - et donc notamment des alternatives à la voiture individuelle - pour l'accès final aux territoires de montagne, dont les stations de ski. Cet AMI, ouvert jusqu'au 30 novembre 2021 pour le pré-dépôt du dossier, s'impute sur l'enveloppe de 30 millions d'euros portée, via le programme Avenir Montagnes Ingénierie, par l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et par France Mobilités. Cette enveloppe est consacrée "à l'accompagnement en ingénierie de projets".
Dans son communiqué, le secrétaire d'État chargé de la ruralité précise que l'AMI sera organisé en deux temps, à l'automne 2021 puis dans le courant de 2022. Doté de 10 millions d'euros sur deux ans, il pourra bénéficier à une cinquantaine de territoires pour financer des projets de mobilités innovants. Il s'adresse à toutes les autorités organisatrices des mobilités (AOM) et "portera une attention particulière aux solutions de mobilité touristique sur les stations de montagne et aux études préalables des projets d'ascenseurs valléens". Mais le cahier des charges prévoit que les projets innovants pourront porter sur des thématiques plus larges et diverses : mobilités liées aux activités de tourisme en zone de montagne (accès aux sites touristiques, aux sites d'intérêts, aux activités culturelles et sportives...), gestion des flux en matière de transport de marchandises, logistique innovante, transports collectifs réguliers ou à la demande, mobilités partagées, mais aussi développement des actions en faveur de la démobilité (tiers-lieux, espace de coworking...), prise en compte du droit à la mobilité pour tous, plans de mobilité interentreprises, déplacements scolaires et articulation avec les établissements scolaires...
Tous les massifs peuvent prendre part à l'AMI : Vosges, Jura, Alpes, Corse, Massif central, Pyrénées, mais aussi la plus grande part de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion. Au total, 8.568 communes sont éligibles à l'AMI. Les candidatures peuvent être portées par des personnes morales de droit public disposant de compétences en matière de mobilité des personnes et/ou des biens : AOM, collectivités ou groupements délégataires de la région (notamment les communautés de communes n'ayant pas pris la compétence mobilité au 1er juillet 2021 pour lesquelles la région est AOM locale sur le ressort territorial et pour lesquelles un dialogue est engagé avec la région en vue de la délégation de services et/ou de compétences nécessaires au projet), ainsi que les collectivités au titre de leur compétence voirie (si le projet le nécessite). Les acteurs économiques (privés, parapublics, mixte public-privé) et les associations peuvent également porter un projet, sous réserve de la mise en place d'un partenariat avec au moins un territoire éligible.
L'échéance du 30 novembre constitue la date limite pour le pré-dépôt des candidatures. Des échanges pourront ensuite intervenir jusqu'au 17 décembre, en vue du dépôt final du projet avant le 31 décembre.