La fréquentation des stations de montagne a chuté de 50% durant les vacances de février
L'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) a annoncé les chiffres de la fréquentation pour les vacances de février. Ceux-ci sont issus d'une enquête du cabinet G2A, spécialisé dans les études touristiques. Sans surprise, après la fermeture des remontées mécaniques et d'une bonne part des aménités des stations, le recul de la fréquentation est de 48% par rapport à la même période de l'an dernier (juste avant le début de la crise sanitaire) et le taux d'occupation s'établit à 33%, tous massifs confondus. Compte tenu de ce résultat – les vacances de février étant habituellement la meilleure période pour les stations – le taux d'occupation pourrait s'établir autour de 22% pour l'ensemble de la saison d'hiver 2020-2021, déjà amputée d'une partie du mois de mars 2021 avec la fermeture des stations le 15 de ce mois.
L'observatoire de l'Agence Savoie Mont Blanc (de très loin le principal massif français) arrive à des résultats similaires. Dans un communiqué du 5 mars, l'agence indique ainsi que "le taux d'occupation des hébergements marchands sur cette période stratégique pesant pour un tiers du volume de la saison, ne devrait guère dépasser les 30%, alors qu'il culmine habituellement à plus de 80%". Les plus touchés sont les résidences de tourisme (-57 points), l'hôtellerie (-62) et les villages-vacances (–81). En revanche les Gîtes de France s'en tirent bien (-5 points), de même que les locations meublées via les plateformes (-19) et, dans une moindre mesure, les locations via les agences immobilières (-43). Pour le mois de mars, l'Agence Savoie Mont Blanc prévoit un taux d'occupation de 25%, en recul de 41 points.
Pour Jean-Luc Boch, le président de l'ANMSM interrogé par l'AFP, "même s'il y a un peu de fréquentation, économiquement, ça ne marche pas. Ce qui fait l'économie de la montagne, c'est les remontées mécaniques, le ski". Or, selon lui, ce secteur devrait réaliser cette année environ 10% de son chiffre d'affaires habituel. En effet, les activités annexes (raquettes, luge, chiens de traîneau, ski de randonnée...), "ça fait du bien psychologiquement" mais "ça n'est pas viable" sur le plan économique.
Toujours selon le président de l'ANMSM, "ce sont les grosses stations qui ont perdu le plus", autrement dit celles les plus orientées vers le ski alpin.
Les stations d'altitude, généralement les plus importantes, affichent ainsi un taux d'occupation de 26% sur les vacances de février en chute de près de 60%, alors que les stations de basse altitude s'en sortent un peu mieux, en limitant la chute à 40% par rapport à la même période de 2020.
Pour sa part, Domaines skiables de France (DSF) – la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables – rappelle que les quatre semaines des vacances de février représentent normalement 35% de l'activité annuelle, soit un montant d'environ 10 milliards d'euros pour l'ensemble des stations.
La situation des stations confirmée par ces chiffres sur les vacances d'hiver doit faire l'objet d'une nouvelle réunion avec le gouvernement ce mercredi 10 mars. Les maires de stations de montagne échangeront avec Jacqueline Gourault et Joël Giraud en fin de journée en visioconférence. |