Infrastructures - Martine Aubry s'inquiète du retard de la réalisation du canal Seine-Nord
Dans une lettre au Premier ministre datée du 15 mars, Martine Aubry a exprimé "étonnement et incompréhension" devant le retard pris par l'Etat dans la réalisation du canal Seine-Nord Europe, "qui porte en lui tous les enjeux du développement durable et qui va permettre enfin à la France de se raccorder au réseau fluvial dense et performant du Nord de l'Europe". "Les hésitations quant au lancement du projet - et de la procédure de consultation qui doit en constituer la première étape - inquiètent fortement", souligne la présidente PS de la communauté urbaine de Lille, qui "au nom de tous les élus" de sa collectivité, réitère "toute l'importance" qui lui est accordée.
"Personne ici, comme dans l'ensemble de notre euro-région, ne comprendrait que ce projet approuvé unanimement, soit décalé ou pire, remis en cause", poursuit Martine Aubry. Ce projet est "aujourd'hui préparé par les collectivités locales dans leurs projets d'aménagement", souligne la maire de Lille. Elle souligne qu'il doit contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et créer "plus de 45.000 emplois à terme".
Son financement complexe de 4,2 milliards d'euros a du mal à être bouclé entre Etat, collectivités locales, Europe et un futur partenaire privé qui devra assurer la conception, la construction, la maintenance et l'exploitation du canal. Ce partenaire doit être choisi à l'issue d'un "dialogue compétitif" de 18 mois que le président des Voies navigables de France (VNF) Alain Gest a pressé le gouvernement de lancer avec les candidats Bouygues et Vinci.
Le ministre de l'Aménagement du Territoire, Bruno Le Maire, a déclaré la semaine dernière que le canal était "une évidence" répondant à un intérêt économique et environnemental. "Donc je plaiderai, comme je l'ai déjà fait, et auprès du Premier ministre et auprès du président de la République pour que cette réalisation soit effective. Après, c'est évidemment eux qui trancheront", a-t-il relevé.