Accès aux soins - Marisol Touraine double le nombre de personnes couvertes par la lutte contre les déserts médicaux
Marisol Touraine a annoncé, le 10 mars, un nouveau renforcement des moyens dédiés à la lutte contre les déserts médicaux. En l'occurrence, il ne s'agit pas de mesures nouvelles - la dernière en la matière remonte à janvier 2017 avec le relèvement du numerus clausus des études médicales -, mais d'une révision à la hausse des critères de détermination des territoires pouvant bénéficier de ces zones. Selon le communiqué de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, "cette nouvelle méthode permet de définir plus précisément les besoins de la population par territoire et de réduire les inégalités d'accès aux soins sur du long terme". Elle devrait avoir pour conséquence que "la population couverte par ce dispositif va plus que doubler".
Plus de douze millions de personnes couvertes
Désormais, plus de douze millions de personnes, soit 18% de la population, vivent dans des territoires concernés par des aides à l'installation des médecins. La population couverte par les dispositifs de lutte contre les déserts médicaux devrait ainsi plus que doubler.
Jusqu'à présent, la détermination de ces territoires reposait sur le seul critère du nombre de médecins par habitants. Avec la nouvelle méthodologie, le calcul prend également en compte d'autres critères : les besoins de soins en fonction de l'âge des habitants, le temps d'accès par la route vers le médecin généraliste, le volume d'activité des médecins, mais aussi l'âge des médecins afin de tenir compte des départs prévisibles à la retraite. Selon Marisol Touraine, ce dernier point permettra d'intervenir sur "des territoires qui ne constituent pas à l'heure actuelle des déserts médicaux, mais dont la situation s'aggravera en l'absence d'orientation politique forte".
Pour introduire encore davantage de souplesse, le nouveau dispositif prévoit qu'"en complément et en concertation avec les représentants des professionnels de santé, des patients et des élus, les ARS établiront une sélection supplémentaire des territoires fragiles, en fonction des besoins identifiés localement".
Cinq fois plus de maisons de santé qu'en 2012
A l'approche des échéances électorales, la ministre de la Santé profite de cette annonce pour présenter un point sur les mesures mises en œuvre depuis 2012, dans le cadre des pactes territoire santé 1 et 2. Quelques chiffres illustrent l'ampleur de ce déploiement, à défaut d'en pouvoir encore mesurer l'impact réel sur l'accès aux soins.
Ainsi, la France compte près de 900 maisons de santé pluri-professionnelles, soit cinq fois plus qu'en 2012. De même, ont été signés près de 1.800 contrats d'engagement de service public (CESP) et près de 800 contrats de praticien territorial de médecine générale (PTMG). En matière de soins d'urgence, 580 médecins correspondants du Samu permettent à un million de personnes supplémentaires d'accéder à des soins urgents en moins de trente minutes, soit quatre fois plus qu'en 2012. Enfin, en janvier, le numerus clausus a été augmenté de 11% dans les régions déficitaires.
Pour Marisol Touraine, "la stratégie mise en place depuis 2012 fonctionne : une dynamique nouvelle a été impulsée dans les zones confrontées à des difficultés démographiques. Les résultats sont concrets : davantage de médecins s'installent dans des territoires fragiles et l'accès aux soins urgents en moins de trente minutes est désormais une réalité pour un million de personnes supplémentaires".