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L'USH redoute "une crise du logement pour les années qui viennent"

Le nombre d'agréments de logements sociaux reste très insuffisant, pointe l'Union sociale pour l'habitat, qui appelle à la mobilisation, lance sa campagne "La France a besoin de toits" et interpelle les candidats à la présidentielle.

Emmanuelle Cosse, la présidente de l'USH (Union sociale pour l'habitat) tenait sa conférence de rentrée le 10 janvier. L'ancienne ministre du Logement de François Hollande en a profité pour exprimer sa crainte d'une "crise du logement", qui pourrait marquer le prochain quinquennat. Selon elle, "on paye l'absence d'un discours national porté et incarné sur la nécessité de construire du logement social [...]. On est vraiment là en train de constituer les éléments d'une crise du logement pour les années qui viennent". À cette occasion, Marianne Louis, la directrice générale de l'USH, a indiqué que le nombre d'agréments de logements sociaux décomptés en 2021 est à l'heure actuelle de 92.700 et devrait finir autour de 95 ou 96.000. Un chiffre certes supérieur aux 87.300 agréments de 2020 (hors Anru et DOM)  – qualifié alors par l'USH de "résultat dramatique" –, mais très loin des 125.000 agréments qui auraient été nécessaires pour tenir l'engagement des 250.000 logements sociaux sur 2021-2022, que l'USH a elle-même signé (voir notre article du 22 mars 2021). Pour Emmanuelle Cosse, le gouvernement doit rester "mobilisé jusqu'au dernier jour du quinquennat" et lors des cinq prochaines années, il faudra "prendre des actions, pas seulement attendre que le choc de l'offre règle les problèmes". La présidente de l'USH alerte aussi sur le possible impact de l'interdiction de louer les "passoires thermiques" (logements classés F et G) à partir de 2025.

Dans ce contexte – et comme elle le fait à chaque échéance présidentielle – l'USH a annoncé, le 11 janvier, le lancement d'une campagne sur le thème "La France a besoin de toits", afin de "promouvoir l'importance du logement dans la politique nationale et donc dans la campagne électorale". À partir du 13 janvier, la campagne va s'appuyer notamment sur des prises de paroles en presse régionale, sur des sites de médias influents en digital et sur les réseaux sociaux. Elle abordera les questions "de pouvoir d'achat, de mixité sociale, de développement économique de tous les territoires, d'égalité des quartiers et d'accession à la propriété". S'y ajoutera un série de quatre podcasts intitulée "Bienvenue dans mon HLM", qui donnera la parole à des locataires et à des experts.

Dans le même temps, l'USH met en ligne une page dédiée aux élections de 2022, s'appuyant sur la démarche de concertation, lancée fin novembre dernier, "Pour une politique du logement ambitieuse, juste et écologique" (voir notre article du 6 décembre 2021). Cette page reprend notamment la brochure "HLM, nos convictions", celle sur le "vrai du faux du logement social", les propositions du mouvement HLM et les outils de la campagne grand public. Elle comprend également un espace consacré à "l'interpellation des candidates et candidats à l'élection présidentielle". Celle-ci devrait culminer avec la demi-journée organisée le 9 mars prochain à Paris par l'USH, la fondation Abbé-Pierre et la FFB (Fédération française du bâtiment). Intitulée "L'Alliance pour le logement abordable, grande cause nationale", elle invitera les candidats ou leurs représentants à débattre des 18 propositions communes présentées par l'Alliance.

 

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