Logement étudiant : création d'un label pour encadrer "la qualité et la transparence" des résidences étudiantes

Face à la diversité et à l'opacité de l'offre de logements étudiants en résidence, l'Association des villes universitaires de France (Avuf) a lancé vendredi 31 janvier 2025 le label "Habitat Étudiant". Ce dispositif vise à garantir transparence et qualité dans ces hébergements, qu'ils soient publics ou privés, gérés par des exploitants spécialisés, des Crous, des associations agréées ou directement par leurs propriétaires (notamment bailleurs sociaux). 

Les résidences étudiantes logent environ 20% des étudiants, tandis que le parc locatif privé, qui en accueille deux tiers, se rétracte sous l'effet de la tension immobilière. "Par ailleurs, leur développement est souvent freiné par une réticence des collectivités locales face à un produit immobilier trop peu inséré dans le tissu social et urbain ; et ce alors que ces collectivités aspirent à ce que les étudiants qui y sont hébergés deviennent de véritables habitants du territoire", constate l'Avuf dans son communiqué. 

L'association estime qu'il est "important de redonner de l'attrait et de la visibilité aux résidences étudiantes, en valorisant celles qui répondent à des objectifs de qualité, de transparence et d'insertion urbaine dans leur environnement".
C'est pourquoi l'Avuf travaille depuis 3 ans à la création du label habitat étudiant et "souhaitait un label permettant de distinguer, aux yeux des étudiants, de leurs parents et des décideurs locaux, les résidences faisant le plus d'efforts de qualité dans les logements et la vie sociale des résidents". Conçu avec l'appui d'Apave Certification (qui gère un label similaire pour les résidences seniors), en concertation avec plusieurs réseaux d'opérateurs (FPI, USH, Cnous), ce label repose sur 59 critères. Il évalue les engagements en matière de qualité du logement, de services aux étudiants et d'insertion territoriale. Une certification indépendante garantit son impartialité.

Actuellement testé dans six agglomérations universitaires – Dijon, Reims, Sceaux, Troyes, Toulouse et Metz – le dispositif a déjà labellisé deux résidences, à Vandoeuvre-lès-Nancy et Metz, cette dernière obtenant la mention "premium" pour son accueil des étudiants internationaux. Une évaluation des effets de la démarche est prévue au second semestre 2025, avec la possibilité d'ajustements. D'autres collectivités peuvent d'ores et déjà rejoindre l'expérimentation.

La situation du logement étudiant en France est marquée par une forte tension entre l’offre et la demande. Chaque année, plus de 2,8 millions d’étudiants cherchent à se loger, mais l'offre publique reste limitée : les Crous ne disposent que d'environ 175.000 logements. La situation du logement étudiant est d'autant plus critique que la crise du logement se mêle à la très forte progression du nombre d’étudiants, passés de 2,7 millions en 2019 à près de 3 millions à la rentrée 2024. Si leur émancipation arrive particulièrement tard en Île-de-France, où 47% des étudiants habitent encore chez leurs parents (contre 27% dans les autres régions), des villes de moindre envergure deviennent aussi de moins en moins abordables. Dans ce contexte, ce label pourrait devenir un repère essentiel pour les jeunes et leurs familles en quête d'une offre lisible et qualitative.