Un guide pour aider les collectivités à "prendre soin de leurs étudiants"
L’Association des villes universitaires de France publie un guide explicitant les leviers à disposition des collectivités pour agir en faveur de la santé des étudiants.
"Ils sont jeunes, et a priori moins exposés aux aléas de la maladie, mais ils sont pourtant vulnérables, comme en témoignent les enquêtes qui se succèdent au sujet de leur santé mentale ou du renoncement à se soigner." Catherine Vautrin, alors présidente de l’Association des villes universitaires de France (Avuf) et devenue depuis ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, signe la préface d’un guide récemment publié intitulé "Prendre soin de nos étudiants – Guide pratique des collectivités pour agir". "Les collectivités locales ont une responsabilité envers nos jeunes qui poursuivent leur formation dans nos villes universitaires", pour Michaël Delafosse, maire de Montpellier et vice-président de l’Avuf, à l’origine de la mobilisation du réseau de villes sur la santé étudiante depuis trois ans.
"À la croisée de multiples services et institutions", les collectivités "peuvent agir en faveur d’une approche globale et transversale de la santé", selon l’Avuf qui affirme la "légitimité" des collectivités en matière de santé publique.
S’intéresser aux étudiants dans le contrat local de santé
Le guide est présenté comme "une boîte à outils qui offre des solutions aux spécificités de chaque ville et intercommunalité". L’Avuf invite les territoires à "faire de la population étudiante une priorité des contrats locaux de santé" (CLS), comme l’ont entrepris la communauté d’agglomération de Paris Saclay (CLS centré sur les jeunes et les étudiants) et la ville de Saint-Quentin (Aisne). Pour sensibiliser des étudiants qui négligent parfois leur santé, il est conseillé aux collectivités de "privilégier les formats numériques mais aussi une communication de proximité", via des événements ou des jeux de type "escape game pédagogique".
En matière d’accès aux soins, il est rappelé que les collectivités ont un rôle à jouer : en pilotant ou en soutenant des centres de santé notamment universitaires, en animant un atelier santé ville à destination des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ou encore en appuyant des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des réseaux universitaires de praticiens. "Les services de santé étudiante (qu’ils soient ou non centres de santé) peuvent être choisis comme médecin traitant par l’étudiant", est-il indiqué (voir notre article).
Le guide comporte une présentation de tous les acteurs avec lesquels les collectivités peuvent agir sur la santé étudiante. Quelques fiches mettent enfin en valeur des dispositifs territoriaux partenariaux, dont les collectivités sont parfois à l’initiative. C’est le cas de l’Unité mobile de prévention santé de la ville de Montpellier, lancée de façon expérimentale à l’automne 2022 en direction notamment des habitants de QPV pour "réduire les inégalités sociales et territoriales de santé". Autre exemple : la ville de Cachan organise, dans et en dehors du cadre scolaire, des "rencontres pour le bien-être et la santé mentale des jeunes".