Le gouvernement s'engage sur la production de 35.000 logements étudiants
Déjà annoncé précédemment par le gouvernement, l'objectif de construire 35.000 logements étudiants sur 2024-2027 a été détaillé par Sylvie Retailleau et Patrice Vergriete ce 1er décembre à Suresnes (Hauts-de-Seine).
Alors que 2 des 3 millions d'étudiants en France ne vivent pas chez leurs parents, 240.000 logements sociaux étudiants sont comptabilisés en 2024. A l'occasion de la visite d'une résidence étudiante récemment livrée à Suresnes, issue d’un programme de transformation d’un immeuble de bureaux, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Patrice Vergriete, ministre délégué au Logement, ont présenté leur feuille de route à ce sujet.
Déjà évoqué par la Première ministre Elisabeth Borne lors d'un déplacement à Dunkerque le 16 novembre, le chiffre de 35.000 nouveaux logements étudiants abordables d'ici à 2028 a été précisé, notamment pour indiquer que 8.000 seraient livrés dès l'an prochain. Un plan de construction avait en effet été présenté au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, plan qui a permis de livrer 30.000 logements de ce type sur les 60.000 prévus.
Les 35.000 nouveaux logements évoqués ce 1er décembre seront situés majoritairement en résidence universitaire sociale, le reste en résidence intermédiaire. Le projet de loi de finances pour 2024 doit pour cela ouvrir la possibilité de réaliser des résidences de ce type, avec un plafond de loyer de 15 à 20% en dessous des prix du marché en résidence privée. 3;000 nouveaux logements par an doivent être créés par ce biais.
Lever l'obstacle du foncier
"Le manque de foncier disponible est la principale limite à lever", explique le ministère du Logement. Les fonciers de l’Etat disponibles pour la construction de logements étudiants seront donc mis gratuitement à disposition des Crous ou feront l’objet de cessions avec décote aux bailleurs sociaux. 11;200 logements pourraient ainsi être créés. La transformation de bureaux vacants en logements sera par ailleurs favorisée.
"Nous accompagnerons également le développement d’une offre de logements pour les étudiants hors des résidences dédiées, dans les immeubles existants, par la colocation ou la location meublée, en particulier pour les logements sociaux et intermédiaires, mais aussi en suscitant la mobilisation du parc locatif privé", a ajouté Patrice Vergriete.
Un accord national avec les acteurs du secteur
Pour atteindre l'objectif de production, un accord national doit être signé d’ici à la fin de l’année afin d’engager l’ensemble des partenaires : associations de collectivités, France universités, Cnous, USH, bailleurs intermédiaires, Banque des Territoires et promoteurs. Il fera l’objet d’un comité de pilotage national présidé par les deux ministres qui se réunira deux fois par an et associera l’ensemble des parties prenantes. Cet accord sera également suivi et coordonné par un délégué interministériel, qui sera nommé avant la fin 2023. "Cet accord sera décliné au niveau territorial autour du préfet de région et du recteur, et indiquera les moyens engagés", indique le ministère. "Les principaux bassins de vie étudiante restent les zones où le marché de l’habitat est le plus tendu", estime Sylvie Retailleau. L'Ile-de-France et les grands pôles universitaires devraient donc être principalement ciblés.
Enfin, sur les 175.000 logements gérés par le réseau des œuvres universitaires et scolaires (les Crous), la rénovation de 4.000 d'entre eux est par ailleurs engagée. Les 8.000 en attente de travaux doivent être rénovés d’ici à la fin du quinquennat, se sont engagés les deux ministres.