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Insertion - Les travailleurs sociaux des associations exposent leurs griefs sur le RSA

Il y a un an, les CAF pliaient sous le poids de la mise en place du revenu de solidarité active (RSA) et de la montée de la demande sociale, au point de devoir fermer temporairement certaines caisses et points d'accueil pour résorber retards et surcharges de travail. Si l'on en croit l'enquête de la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), présentée le 18 octobre, c'est désormais aux travailleurs sociaux associatifs d'être victimes d'un "coup de blues" sur la mise en œuvre de cette nouvelle prestation.
Réalisée sur internet auprès d'un échantillon de 349 travailleurs sociaux (assistants de service social, éducateurs, conseillers en économie sociale et familiale...) du secteur associatif, l'enquête de la Fnars ne dit donc rien de l'état d'esprit des travailleurs sociaux des départements ou des CCAS. Elle n'en apporte pas moins un certain nombre d'enseignements. Accueillant et accompagnant chacun entre dix et vingt personnes en difficulté - un chiffre qui ferait envie à tous les travailleurs sociaux des départements - au sein de centres d'hébergement d'urgence, de réinsertion sociale ou de structures d'insertion par l'activité économique, les professionnels associatifs ont une vision assez pessimiste du fonctionnement du RSA. Ainsi, 35% des répondants estiment que l'attribution de cette prestation s'accompagne de la perte d'un certain nombre de droits connexes. Parmi ceux-ci figurent en premier lieu la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), la majoration de l'aide personnelle au logement et les aides sociales locales en matière de transport, d'accès aux contrats aidés et de dégrèvement de la taxe d'habitation. Autre grief formulé par les travailleurs sociaux associatifs : 56% d'entre eux constatent des difficultés dans les accompagnements réalisés par les référents uniques. Interrogés sur la nature de ces difficultés, 39% d'entre eux pointent un manque de coordination entre les différents services accompagnateurs, 37% les difficultés d'accompagnement par Pôle emploi et 14% les difficultés d'accompagnement par les services du département. Par ailleurs, 28% des répondants disent observer des ruptures d'accompagnement fréquentes, voire très fréquentes.
La troisième observation concerne le RSA activité. Les professionnels interrogés sont en effet 25% à constater des difficultés dans l'ouverture des droits pour les personnes en activité qu'ils accompagnent. Ces difficultés tiennent principalement à la lourdeur du dossier administratif relatif au RSA (25% de citations), aux difficultés de gestion du budget en raison de la variation du montant de l'allocation (21%), aux retards dans le traitement du dossier (20%), ainsi qu'aux difficultés de compréhension du mode de calcul de l'allocation (18%). Enfin, 50% des travailleurs sociaux du secteur associatif de l’accueil, de l'hébergement et de l'insertion se disent insuffisamment informés par les départements sur les dispositifs locaux mis en place.

 

Jean-Noël Escudié / PCA