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Insertion - Un an après la réforme, le nombre de bénéficiaires du RSA socle a progressé de 11%

La Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) publie les statistiques sur "le nombre d'allocataires du revenu de solidarité active (RSA) au 30 juin 2010". Une date symbolique, puisqu'elle se situe un an après la mise en place du RSA. En dépit de son titre à vocation générale, l'étude de la Cnaf se focalise en réalité fortement sur le cas particulier des bénéficiaires du RSA majoré, autrement dit, les personnes isolées avec un enfant à charge ou à naître. Cette catégorie correspond en effet au profil des anciens bénéficiaires de l'allocation de parent isolé (API), prestation qui était servie par les CAF jusqu'à la mise en place du RSA. Les chiffres publiés fournissent néanmoins un certain nombre d'informations à caractère plus transversal.

Au 30 juin 2010, le nombre de bénéficiaires du RSA atteint 1,766 million, soit une hausse de 19% depuis le 1er juin 2009, date de la mise en place de cette prestation qui a succédé au RMI et à l'API. A cette date, les bénéficiaires du RSA se répartissent entre 1,148 million d'allocataires du RSA-socle, 184.000 allocataires du RSA-socle et activité (soit 1,332 millions de personnes prises en charge par les départements) et 434.000 bénéficiaires du RSA-activité seul. Par ailleurs, 235.000 bénéficiaires du RSA bénéficient d'une majoration pour isolement, dont près de la moitié sont des familles monoparentales avec un enfant à charge (profil des anciens prestataires de l'API). L'essentiel de la hausse de 19% vient du RSA-activité, dont les effectifs ont progressé de 154.000 en un an (+55%). Mais les allocataires du RSA-socle enregistrent également une progression de 11% (environ 133.000 bénéficiaires supplémentaires) qui pèse sur les finances des départements.

Autre enseignement intéressant tiré de l'étude : 45% des bénéficiaires du RSA-activité seul travaillent en moyenne plus de 78 heures par mois, c'est-à-dire ont une activité professionnelle supérieure à un mi-temps. A l'inverse, 55% travaillent en moyenne moins de 78 heures par mois, mais cette proportion reste cependant très inférieure à celle affichée par les personnes bénéficiant à la fois du RSA-socle et du RSA-activité (93%). Enfin, l'étude de la Cnaf propose un focus sur une catégorie rarement évoquée : les entrepreneurs et travailleurs indépendants (ETI). S'ils sont peu nombreux - environ 4% du total des allocataires du RSA -, les ETI connaissent une évolution sensible depuis la mise en place du dispositif. Alors que le nombre d'entrepreneurs et travailleurs indépendants était à peu près constant dans le RMI et l'API (environ 38.000 foyers), il a doublé depuis un an pour atteindre 76.000 foyers au 30 juin 2010. Avec un quadruplement en un an, la progression la plus forte concerne certes le RSA-activité, sans doute perçu comme moins stigmatisant pour des entrepreneurs ou des indépendants. Mais la progression est également spectaculaire pour les deux autres catégories, avec une hausse de 71% en un an pour les ETI bénéficiaires du RSA-socle et de 65% pour ceux du RSA-socle et du RSA-activité. Le signe que ces professions ont été durement touchées par la crise économique.

 

Jean-Noël Escudié / PCA