Tourisme - Les résidences de tourisme tiennent leur revanche
Après Domaines skiables de France (voir notre article ci-contre du 26 mars 2014), l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) et Atout France publient la quatrième vague de leur Observatoire national des stations de montagne, qui porte sur 49 stations totalisant 872.793 lits. Comme celui de DSF, il observe que "la fréquentation enregistrée au cours des vacances d'hiver est jugée globalement satisfaisante, avec un bon niveau de remplissage des hébergements, ainsi que de bonnes conditions de pratique du ski, favorisées par un bon niveau d'enneigement".
Des taux d'occupation jusqu'à 90%
Mais l'intérêt de ce bilan réside aussi dans les informations relatives aux résidences de tourisme. L'Observatoire national des stations de montagne relève en effet que "de manière générale, ce sont les résidences de tourisme qui enregistrent les plus forts taux d'occupation au cours des vacances d'hiver 2014 (jusqu'à 90% en Savoie-Mont Blanc)". Ce très bon résultat d'ensemble est toutefois contrasté selon les régions. Ainsi, "pour les résidences de tourisme nord-alpines, les meublés savoyards et l'ensemble des hébergements des Alpes du Sud, c'est une hausse de fréquentation qui est annoncée par rapport à l'an passé. A l'inverse, la baisse est ressentie pour les meublés nord-alpins et vosgiens. Ailleurs, c'est la stabilité qui l'emporte".
Cette bonne tenue de ce type de structures est confirmée par le Syndicat national des résidences de tourisme (SNRT), qui regroupe environ 64% de l'ensemble de la profession, avec 89 adhérents totalisant 447.550 lits (dont des grands noms comme Pierre & Vacances, Odalys, Citadines...).
Oublier les "volets clos"
Même si les stations de tourisme ont déjà connu récemment d'autres saisons fastes (par exemple en 2011), cette mise en avant des résidences de tourisme sonne un peu comme une revanche. Ces dernières années, les résidences de tourisme apparaissaient plutôt dans l'actualité sous l'angle des "volets clos", raccourci utilisé pour désigner l'immobilier touristique vieillissant et mal entretenu, voire laissé en déshérence, notamment dans les stations des années 60 et 70 (voir nos articles ci-contre du 20 janvier 2011 et du 3 mars 2009). Dès 2009 - et après plusieurs rapports officiels sur le sujet - les maires avaient tiré la sonnette d'alarme, pour sensibiliser le gouvernement à la question et aux enjeux touristiques qui s'y rattachent.
Deux ministres en charge du tourisme - Hervé Novelli (voir notre article ci-contre du 20 octobre 2010), puis Frédéric Lefebvre (voir notre article ci-contre du 20 janvier 2011) - s'étaient alors attelés à la tâche, notamment sous la forme d'un "plan d'actions" pour la rénovation de l'offre d'hébergement touristique. Celui-ci visait principalement les 670.000 lits des résidences de tourisme et assimilées, et plus particulièrement les stations de sports d'hiver et les stations littorales lancées durant les "Trente Glorieuses".
Si la question des "volets clos" est encore loin d'être résolue, les bons résultats des résidences de tourisme durant la dernière saison d'hiver montrent que cette forme d'hébergement a néanmoins su évoluer et qu'elle reste un acteur majeur de l'activité touristique, tout spécialement en montagne.