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Innovation - Les pôles de compétitivité doivent à présent faire leurs preuves sur le marché

Pour leur troisième phase, les pôles de compétitivité vont devoir faire leurs preuves sur le marché en diffusant leurs produits et service, alors qu'aujourd'hui seulement un projet sur quatre génère une innovation. Ils devront signer des contrats de performance d'ici juin 2013.

La troisième phase des pôles de compétitivité, prévue dans la cadre du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi présenté le 6 novembre 2012 par le gouvernement, va bientôt démarrer. Dans une communication présentée en Conseil des ministres le 9 janvier 2013 le gouvernement a fixé le cap : faire en sorte que les pôles intègrent davantage la mise sur le marché et la diffusion des produits et services innovants issus de leur activité. D'après l'analyse de l'Institut de l'entreprise, diffusée le 4 décembre 2012, les 71 pôles de compétitivité en activité, qui ont reçu 4,5 milliards d'euros entre 2005 et 2011 (dont 3 milliards de la part de l'Etat), ont des résultats mitigés en matière de brevets et d'innovations mises sur le marché. Ils ne représentent ainsi que 1,5% des brevets, 4,5% des dépenses de recherche et développement et 5% des créations d'entreprises innovantes. Au total, seul un projet sur quatre accompagné par les pôles génère effectivement une innovation…
Pour la troisième phase, le gouvernement demande que les pôles soient davantage tournés vers les débouchés économiques et l'emploi "pour mieux participer à la structuration des filières industrielles et se mobiliser pour la réindustrialisation". Autres objectifs fixés aux pôles de compétitivité : accompagner plus efficacement les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) innovantes "depuis la recherche et développement jusqu'à la commercialisation de leurs produits". Une mission qui devra être réalisée en association avec l'Etat, les régions et les métropoles.

Des contrats de performance signés d'ici fin juin 2013

Concernant l'accompagnement des PME, quatre domaines principaux sont ciblés, en lien avec les régions : l'accès au financement, l'internationalisation, l'accès aux compétences et le conseil. "Ces services seront mis en oeuvre en s'appuyant sur les acteurs de chaque territoire, en particulier la Banque publique d'investissement (BPI)", précisent les ministres. Par ailleurs, "les pôles renforceront les relations entre les PME, les ETI et les grands groupes, et porteront une attention particulière aux achats, à la sous-traitance, à la mise sur le marché et à l'accompagnement à l'export".
Le gouvernement dévoile également son ambition pour la vingtaine de pôles les plus stratégiques. Ces pôles seront utilisés son valoriser la France au niveau international, dans les secteurs de pointe "où le savoir-faire français est reconnu, précise le document. Ils participeront activement à l'attractivité du pays et seront mis en avant par nos outils de diplomatie économique".
Pour être sûr que les pôles suivront cette nouvelle feuille de route, le gouvernement leur demande de présenter au Conseil national de l'industrie leurs objectifs technologiques et d'innovation (objectifs quantifiés et collectifs), et leurs marchés cibles. Un suivi "renforcé" de ces objectifs sera réalisé, permettant d'évaluer les retombées économiques. Chaque pôle devra signer, d'ici la fin du mois de juin 2013, un contrat de performance individualisé fixant ses objectifs, "en fonction des ambitions et du potentiel de chaque pôle sur les six prochaines années". Un bilan sera ensuite effectué à mi-parcours.