Economie sociale et solidaire - Les patrons de l'ESS prennent place dans le dialogue social
"L'Udes [Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire] doit avoir toute sa place dans le dialogue social." Concluant la convention de l'Udes le 1er octobre 2015 à Paris, Myriam El Khomri, ministre en charge du travail et du dialogue social, a confirmé que l'union des groupements et syndicats d'employeurs de l'économie sociale et solidaire (ESS) entrerait bien dans les trois "principales instances consultatives dans le champ du travail". L'Udes devrait obtenir "un siège au sein du Haut Conseil du dialogue social et au sein du Conseil supérieur de la prud’homie avant la fin de cette année et, dans la foulée, au sein de la Commission nationale de la négociation collective".
Participer à la réflexion nationale sur la diminution des branches
Par cette annonce, Myriam El Khomri a répondu à la principale revendication de l'organisation qui représente les employeurs des associations, mutuelles et coopératives et 14 branches et secteurs professionnels (aide à domicile, établissements sanitaires, sociaux et médicosociaux, insertion, logement social, petite enfance, etc.).
"Ces mesures renforcent la représentativité des employeurs dans le secteur", a salué l'Udes dans un communiqué du 1er octobre. "Plus la représentativité des employeurs de l'ESS sera forte, plus fort sera le rayonnement économique du secteur."
A la Commission nationale de la négociation collective, l'Udes souhaite notamment participer aux réflexions sur la diminution et le rapprochement des branches professionnelles. "Nous [y] sommes très favorables" et, "à l'intérieur de l'Udes, nous sommes des facilitateurs pour rapprocher des branches", a précisé Alain Cordesse, président de l'Udes, lors d'un échange avec la presse.
Dans l'image qu'elle renvoie, "l'ESS rentre dans l'économie"
Au-delà de la représentation des employeurs, la place de l'ESS dans l'économie était, le 1er octobre, au coeur des échanges qui ont réuni quelque 500 personnes. Sondage à l'appui, le constat est optimiste : "L'ESS rentre dans l'économie", selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
Dans l'esprit du grand public et des dirigeants d'entreprises privées – dont un échantillon représentatif a été interrogé en juillet 2015 –, une "rupture avec les stéréotypes traditionnellement associés à ce secteur" peut être observée, deux tiers des Français et la moitié des patrons considérant désormais que l'ESS crée de nombreux emplois. "Sur la façon dont nous sommes considérés par nos pairs, les progrès sont considérables", a estimé le président de l'Udes.
Attirer des investisseurs "ordinaires" pour financer l'impact social
Martine Pinville, secrétaire d'Etat en charge de l'ESS, souhaite amplifier ce mouvement de pleine inscription de l'ESS dans l'économie. Le "renforcement de la culture financière des entreprises de l’ESS" doit permettre à ces dernières de "grandir, changer d’échelle", a affirmé la secrétaire d'Etat qui s'exprimait en ouverture de la convention de l'Udes.
Après avoir "attiré des acteurs comme le commissariat général à l’Investissement", auprès duquel Martine Pinville "milite en faveur d’un maintien de programmes spécifiques dédiés à l’ESS", BpiFrance et la Caisse des Dépôts, la secrétaire d'Etat a annoncé vouloir "développer le financement de l’impact social, via les investisseurs institutionnels et privés ordinaires".
Pour mener à bien sa feuille de route, Martine Pinville tend la main aux collectivités locales, "afin de valoriser ces politiques territoriales de développement local de l’ESS", à travers des actions de formation ou encore l'appel à projets PTCE (pôles territoriaux de coopération économique) dont les nouveaux lauréats seront annoncés début novembre. D'ici là, le Conseil supérieur de l’ESS se tiendra le 8 octobre prochain, "dans un format renouvelé" garantissant la parité et la présence d'au moins 15 jeunes parmi les 70 membres de l'instance.