Emploi des jeunes - Les employeurs de l'ESS inquiets pour le financement de la formation des emplois d'avenir
"Si le gouvernement souhaite véritablement utiliser les emplois d'avenir comme une arme efficace contre le chômage des jeunes sur le long terme, il est indispensable de pérenniser les moyens alloués à leur formation", alerte Alain Cordesse, le président de l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes), dans un communiqué du 25 mars. Alors que 50.000 emplois d'avenir sont programmés dans le budget 2015, l'Udes "tire la sonnette d'alarme sur le financement du volet formation" de ces contrats. Elle s'inquiète d'une diminution des crédits du FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels) consacrés au financement des emplois d'avenir en 2015, au moment même où le nombre de jeunes qui entrent en formation sous ce type de contrat est en train de monter en charge.
Selon les employeurs de l'ESS, les crédits du FPSPP vont ainsi diminuer de moitié entre 2014 et 2015, passant de 20 millions d'euros l'an dernier à 10 millions d'euros cette année. Or, l'Udes rappelle que la formation "constitue un véritable gage de réussite et une plus-value pour les jeunes concernés". C'est même ce qui devait faire l'originalité et la force des emplois d'avenir par rapport aux dispositifs préexistants.
Ces dix millions d'euros sont à mettre en parallèle avec les 80 millions d'euros qui seraient nécessaires à Unifaf et Uniformation, les deux OPCA de l'ESS, pour financer la formation de ces contrats. Les deux OPCA constatent une "véritable montée en charge entre 2013 et 2014 du volume de jeunes envoyés en formation". "Leur nombre a plus que doublé entre ces deux années (passant de 3.000 à près de 7.000 pour Uniformation et de 1.500 à près de 4.000 pour Unifaf) raison pour laquelle les OPCA anticipent une année 2015 encore plus importante", indique l'Udes, sachant que le coût moyen d'une telle formation est de 5.500 euros.
Dans ce contexte, en 2015, "les OPCA pourront difficilement proposer des prises en charge attractives aux employeurs de jeunes en emplois d'avenir" et "les employeurs de l'ESS ne pourront pas faire face seuls à de telles dépenses", met en garde l'Udes qui en appelle au gouvernement. Alain Cordesse avait déjà eu l'occasion de faire part de ses inquiétudes au ministre du Travail François Rebsamen, le 12 mars.
Dans un rapport récent, l'Institut Schwartz avait relevé des faiblesses dans les formations des emplois d'avenir, notamment sur l'offre des régions qui s'avère peu adaptée.