Archives

Emploi - Les nouvelles solutions pour les chômeurs de très longue durée

Dans une instruction du 10 février 2012, la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et Pôle emploi précisent les modalités de suivi et d'accompagnement des demandeurs d'emploi de très longue durée.

Porter les efforts sur les chômeurs très de longue durée : c'est l'un des principales mesures du nouveau plan présenté par Nicolas Sarkozy lors du sommet social du 18 janvier 2012. Ces chômeurs qui n'ont jamais travaillé lors des deux dernières années étaient au nombre de 293.341 fin décembre 2011. Une enveloppe de 150 millions d'euros leur est destinée dans le cadre de ce plan qui intervient celui de l'an dernier sur les chômeurs de longue durée (plus d'un an). Une instruction de la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et de Pôle emploi du 10 février 2012 fait le point sur les dispositifs prévus et sur la répartition de ces crédits. Sur le total, 90 millions d'euros supplémentaires sont consacrés à l'accompagnement : 40 millions d'euros pour les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) au titre du dispositif de formation "compétences clé", axé sur l'acquisition des savoirs de base et la lutte contre l'illettrisme. Les directions régionales de Pôle emploi percevront de leur côté 50 millions d'euros : 10 pour les formations et 40 pour les prestations d'accompagnement renforcé. La note précise cependant que "les renforts budgétaires définis ne sauraient s'entendre comme des objectifs de prescription pour chacun des dispositifs mais bien comme des possibilités de mobilisation en fonction des besoins repérés individu par individu".
Côté parcours, plusieurs options sont prévues. Les chômeurs de très longue durée se verront d'abord convoqués pour un entretien individuel approfondi entre février et juin 2012. Dans les DOM, le délai s'étendra jusqu'à la fin de l'année. Si la situation du demandeur d'emploi ne nécessite pas d'orientation ou d'analyse plus approfondie, il bénéficiera de l'accompagnement renforcé proposé par Pôle emploi. En revanche, s'il y a nécessité de redéfinir le positionnement du demandeur d'emploi sur le marché du travail (élargissement de cibles, vérification de nouvelles pistes professionnelles, réorientation), les prestations d'orientation de Pôle emploi seront mobilisées. Une formation sera éventuellement mise en œuvre pour répondre aux besoins du marché et compléter les acquis du demandeur d'emploi. Parmi les solutions proposées : les formations collectives achetées par Pôle emploi, la mobilisation des aides individuelles à la formation (AIF) et des préparations opérationnelles à l'emploi (POE) individuelles.

Un atelier de diagnostic social et professionnel

Autre cas de figure : le demandeur d'emploi rencontre des problématiques autres (logement, mobilité, etc.) qui l'empêchent d'accéder à l'emploi. Un atelier de diagnostic approfondi pourra alors être proposé qui permettra de réaliser un "diagnostic social et professionnel" afin de lever ces obstacles autour d'outils comme le programme de formation "compétences clés".
Enfin, dernière possibilité, le demandeur d'emploi a besoin d'un repositionnement professionnel et souffre de freins divers pour accéder à l'emploi. Dans ce cas, une prise en charge spécialisée sera de mise soit par l'orientation vers les partenaires (Plie, travailleurs sociaux...), soit par le recours à la prestation Mobilisation vers l'emploi (MOV), un accompagnement intensif pour les publics en difficulté. L'insertion par l'activité économique (IAE) ou les groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ) pourront aussi être des solutions proposées.
L'instruction signale qu'un suivi mensuel des actions prescrites et des actions réalisées par les demandeurs d'emploi devra être mis en place. Il se fera à partir des informations fournies par les sous-préfets aux préfets de région.